Votre article m’intéresse beaucoup .
Après avoir lu ici sur ce site un déferlement de commentaires horripilant contre les « boomers », comme si nous avions été sous les « trente glorieuses » tous des enfants gâtés et bourgeois , reprenant la direction de l’entreprise paternelle ou ayant accès automatiquement à des postes de fonctionnaires sur payés .... !
Ces postes existaient certes , mais ils n’étaient pas nombreux et pas donnés non plus : fallait des diplômes et passer des concours et sans doute être inscrit dans des réseaux ...
Mon bac en poche je m’étais inscrit en 67/68 à la fac de médecine à Paris .
C’était pas facile, ça demandait beaucoup de travail .
Faire médecine quand on a une mémoire d’éléphant , capable de retenir servilement les polycopiés des profs lus 48 h avant l’examen , c’est possible .
Pour les autres ça demande un travail considérable aux vues du nombre et de la complexité des matières scientifiques et mathématiques .
Au passage le « numerus clausus » existait déjà et nous savions tous que le PCEM était davantage un concours qu’un examen . d’autant qu’il y avait beaucoup d’inscrits ...
Bref fallait assurer , bosser .
Et pas question de sortir avec les copains en permanence ...
Mais en 67/68 tout c’est déglingué car il y a eu les « évènements » qui à partir de février ont interféré sur tout .
De plus personnellement à 18 ans je n’étais pas sorti de ma famille très spéciale et donc de mon adolescence , ce qui est très gênant .
Ce qui fait qu’en mars, devant les désordres croissants que je ne comprenais pas , moi « apolitique » , et habitant la banlieue , j’avais arrêté la fac et je travaillais : un job , un remplacement administratif dans un bahut pour élèves handicapés , lié à un grand hôpital de la banlieue ouest ...
Et les « évènements » je les ai vécus , subis , à partir de là ...
J’ai tenté de passer les examens tout de même en juin mais c’était encore le grand bordel .
Et j’ y ai vécu des choses inouïes .
Et j’étais encore très mal dans ma peau .
Car par rapport à ma famille et à mon existence , rien n’était réglé .
D’ailleurs j’étais devenu insomniaque ...
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