@Seth
’’Le Marquis de Sade, le fascisme ? Vous délirez ou quoi ?’’
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voyons voir ce qu’en dit Dany-Robert Dufour, dans son essai : ’’La cité perverse ’’
« Sade, le premier démocrate libéral ? Que dit-il ? ’’Ô vous, qui vous mêlez de gouverner les hommes, gardez-vous de lier aucune créature ! Laissez-la faire ses arrangements toute seule, laissez-la se chercher elle-même ce qui lui convient, et vous vous apercevrez bientôt que tout n’en ira que mieux.’’ (Sade)
On reconnaît là le fameux ’’laisser-faire’’ cher à la philosophie politique libérale qui sera présenté comme principe essentiel de démocratie libérale. Mais Sade poursuit : ’’Non seulement il n’est pas nécessaire d’aimer pour jouir, mais il suffit même de jouir pour ne pas aimer ’’ .
C’est ainsi que Sade met fin à l’angélisme de la belle œuvre divine en train de se construire toute seule, comme le laisse croire la fable philosophique qui s’édifie progressivement de Blaise Pascal à Adam Smith. L’œuvre admirable qui est en train de se construire est en fait une entreprise terrifiante.
Laisser faire, laisser exulter l’amour-propre, laisser se réaliser le plan secret des la divine Nature, c’est laisser se construire une entreprise démoniaque, aussi pornographique que perverse. C’est-à-dire une société composée de tyrans qui cherchent à imposer leur jouissance et de despotes qui ne cessent de s’affronter et de se mettre en esclavage dès qu’ils le peuvent. Voilà la vérité que Sade assène sur les finalités du plan secret de la nature. »