@yakafokon
La mésaventure rocambolesque de
Strauss Kahn est en effet caractéristique des moyens énormes dont
disposent les gérants du dollar privé.
Arrêté à New York et forcé de
descendre de l’avion qui l’emmenait à Berlin où il voulait rassurer
Angela Merkel sur le fait que le renflouement de la Grèce ne
coûterait pas trop cher à l’Allemagne et que l’euro resterait
ferme.
Mais que faisait Strauss-Kahn à New
York alors que le siège du FMI est à Washington ? Personne ne le
sait du fait que les réunions entre la Fed de New York et le
directeur du FMI sont secrètes, surtout quand il s’agit de recycler
la dette des États-Unis qui était alors de 14,3 billions de dollars
. Le traitement spécial que préconisait DSK aurait contraint les
États-Unis à faire un gros effort et à abandonner leur hégémonie
dans le système financier international. Strauss-Kahn avait séclaré
que le dollar était inadapté en tant qu’étalon international, et
il soutenait avec certains chefs d’états comme Kadhafi, un projet
pour mettre en place une monnaie mondiale n’appartenant à aucun pays
et retrouver le rôle et le sens du « bancor » élaboré
par Keynes en 1941 et abandonné.
Il avait même affirmé que le dollar
était le problème qui entravait la reprise économique mondiale et
qu’il s’agissait d’une monnaie en fin de vie en raison de
l’endettement excessif de la plus grande économie du monde.
Son objectif, concocté avec des
banquiers de Wall Street et de Tel Aviv, n’était pas défavorable à
la nation américaine, au contraire. Il était de rendre au dollar le
rôle qu’il avait avant la seconde guerre mondial, celui de monnaie à
usage interne aux États-Unis, en donnant à la nouvelle monnaie de
réserve à un taux de change très favorable pour le dollar interne,
mais en taxant les devises étrangères. détenteurs de dollars. De
cette manière, les dettes en dollars devaient être dépréciées et
l’inflation qui en découlerait contribuerait à masquer le
remboursement de la dette. Le temps ferait le reste. La contrepartie
pour les États-Unis aurait consisté à devoir « partager »
l’hégémonie monétaire avec d’autres monnaies .
Depuis décembre 2009, Strauss-Kahn
avait rendu publiques son projet, et le plan était prêt à être
présenté à l’occasio de la présentation du plan de sauvetage de
la Grèce. Son arrestation a mis un point final à l’amorce de
dé-dollarisation du monde.
Côté exécution, son arrestation
ressemblait étrangement à celle du gouverneur et procureur de New
York Eliot Spitzer , tombé dans un piège à base de prostitution en
mars 2008, après qu’il eût poursuivi en justice plusieurs sociétés
de Wall Street ayant commis des fraudes sur les valeurs boursières,
des prix artificiellement gonflés. ou complices de pratiques
prédatrices. Et tout comme l’arrestation de Spitzer n’a pu empêcher
l’effondrement financier qui avait commencé quelques semaines plus
tard (avec la faillite de Bearn Stearn), l’arrestation de
Strauss-Kahn a reculé (jusquà quand ?) la faillite imminente du
système financier actuel. Mais la survie du grabataire sous
perfusion semble s’éterniser, et l’acharnement thérapeutique a un
coût : les guerres (et leurs morts) et l’endettement généralisé
des autres pays qui vont finir par devenir insolvables et là, on ne
rigolera plus du tout.