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Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.

sur La Russie n'acceptera rien de moins que la capitulation sans conditions des forces de l'occident


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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 19 août 2023 13:43

Reste l’essentiel, à savoir que le Pôle céleste, l’« Orient du Nord » de l’Iran mazdéen, innerve l’ensemble des écrits de Jean Parvulesco, vrai écrivain injustement mais fort logiquement ignoré par la critique, écrivain singulier dont le style médiumnique (au sens premier de médiateur) élève le lecteur jusqu’au franges de ce monde intermédiaire qualifié par Henry Corbin de mundus imaginalis. Ainsi Jean Parvulesco doit-il être rangé dans la confrérie des écrivains authentiquement révolutionnaires, ceux pour qui la Révolution est retour aux principes et, partant, au Principe des principes (revolutio = retour à l’origine).

 À l’évidence, que Jean Parvulesco soit né en Roumanie, terre héritière, si l’on en croit Vasile Lovinescu (alias Geticus) (16), de la Dacie hyperboréenne, y est pour quelque chose. Une Roumanie intérieure qui donna à l’Europe meurtrie du XXème siècle des hommes aussi remarquables, à différents titres, que les pères Dumitriu Staniloae et André Scrima, le poète devenu moine Sandu Tudor, le guénonien Michel Vâlsan, l’historien des religions Mircea Eliade, ou encore le philosophe Cioran. Le centre-européen Jean Parvulesco appartient avec l’est-européen Alexandre Douguine à cette espèce rare de géopolitologues que l’on pourrait qualifier de différenciés. Car s’il est, comme l’a démontré Julius Evola, des « hommes différenciés », à savoir des hommes qui ne font pas partie du troupeau des asservis, volontaires ou non, aux sophismes du monde moderne, ceux parmi eux qui, de près ou de loin, « pratiquent » la géopolitique, se tiennent dans une posture intellectuelle verticale qui leur permet de voir les grands enjeux internationaux non uniquement d’un point de vue analytique et étroitement historiciste comme le font trop souvent les ouest-européens que nous sommes, mais aussi et surtout d’un point de vue synthétique, scrutateur du sens le plus profond de l’histoire. Ce faisant, le regard érige quasiment la géopolitique au rang de ce que la doctrine hindoue qualifie de darshana, vision par l’« œil du cœur » des réalités métaphysiques et cosmologiques.

 Pour Jean Parvulesco tout vient du Pôle et tout y retourne. Or, et cela est sous sa plume non seulement implicite mais souvent explicite, le Pôle, in fine, c’est le Christ. Nul doute, dès lors, que ce soit cette polarité christo-mariale dont il se fait géopolitiquement le médium, qui offre au lecteur des écrits géopolitiques de Jean Parvulesco, dont Vladimir Poutine et l’Eurasie est sans doute la contribution la plus importante, cette si particulière sensation d’ouverture « désintoxicante ». Désintoxicante parce qu’ouverte à l’espace libérateur donné à l’histoire par le Verbe fait chair.

 (Ce texte est paru dans Contrelittérature n° 18 )


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