Etonnant ! Personne pour ce réjouir de cet élan d’émancipation, de cette volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Pas mêmes ceux qui développaient l’argument au sujet de l’Ukraine quoique la situation ne soit pas pleinement assimilable le putsch ukrainien ayant pour origine un complot externe de longue date et préparation.
La covid nous a appris à raisonner en bénéfice-risque, alors quel est le risque du Niger ? Pas énorme : PIB par habitant 194 sur 197.Nos géopoliticiens, s’il en reste, ont négligé cette réaction des hommes et des peuples à tenter le diable lorsqu’il n’y a plus grand chose à perdre. L’art politique est d’apprécier cette ligne rouge manifestement mal appréhendée par nos élites (la soupape de la cocotte minute).. Les peuples occidentaux sont aussi concernés à leur échelle, car comme l’a justement remarqué la député allemande Christine Anderson, la mascarade covidesque a testé notre seuil de tolérance.
Côté bénéfices, il y a le choix. Tout d’abord conjoncturel car tous les détenteurs de ressources et matières premières vont énormément s’enrichir dans les décennies à venir. Jusqu’ici la plus-value technologique effaçait les ressources (bien inutiles sans elle) et de plus était concentrée dans peu de mains. Cette aptitude est quasi mondiale désormais et a perdu sa force de coercition politique qui lui permettait de maintenir pauvres et exclus du système de valorisation les pays dont on attendait des ressources bon marché.C’est particulièrement le cas de L’Afrique. Parallèlement les nouveaux leaders du monde en marche au détriment de l’occident décadent ne seront crédibles que s’ils ne répètent pas nos erreurs, la principale ayant été « mes intérêts coûte que coûte » hors de toute recherche de win-win. Rien n’assure que cela durera, mais l’Afrique pourra compter sur ses nouveaux partenaires au moins pour une fenêtre de plusieurs décennies, le caractère multipolaire du monde assurant la régulation, et tant qu’il le restera le monde échappera à la formation d’un nouvel hégémon.
Il n’y a donc rien d’étrange aux choix rationnels que les états africains font désormais quand ils peuvent échapper aux compradore qui les gouvernent encore et qui seront destitués ou renversés au fil de l’eau. Ce n’est que le début d’un processus inéluctable à mes yeux.
Evidemment cela ne fait pas les intérêts de la France, et on peut le déplorer, il faut dire que nos pseudo élites, le clown en chef en premier lieu, n’ont rien fait pour anticiper le processus bien au contraire ils l’ont accéléré.
Il s’agit d’un divorce consommé, et ceux que cela rend mal à l’aise, ou qui pensent l’épouse indigne , pourront se consoler avec Sache Guitry :
« A l’égard de celui qui vous prend votre femme, il n’est de pire vengeance que de la lui laisser »
Pour ma part je pense plutôt à « une de perdue, une de perdue », hélas.