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Commentaire de rosemar

sur Hommage de Poutine à Prigojine : une scène digne du Parrain...


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rosemar rosemar 29 août 2023 11:53

@JMBerniolles

« L’implication du FSB

Bien vite, un attentat raté contredit la version avancée par les autorités, et met en cause le FSB. Le 22 septembre, l’explosion d’une bombe est évitée dans un immeuble résidentiel de Ryazan, 190 km au sud-est de Moscou. Alertée par des habitants, la police parvient à désactiver l’engin et mettre la main sur les poseurs de bombes. À la stupéfaction générale, ils s’avèrent être trois agents du FSB (1), qui sont promptement relâchés. Après deux jours de silence, le chef du FSB reconnait l’implication des services mais affirme qu’il ne s’agissait que d’un exercice, et que les sacs d’explosifs ne contenaient que du sucre... bien que la police de Ryazan ait déjà établi que ces sacs étaient en réalité remplis d’hexogène, un puissant explosif de calibre militaire, produit sous le contrôle exclusif du FSB.

D’autres aspects des évènements étayent les soupçons pesant sur les autorités :

• Le 13 septembre, le chef de la majorité à la Douma, Gennady Seleznev, annonce en séance l’attaque de Volgodonsk... trois jours avant qu’elle ne se produise (2). Lorsque l’explosion survient le 16, un député accuse Seleznev d’avoir eu connaissance de l’attentat en préparation.

• Avant même les attaques, plusieurs journaux russes et européens avaient fait état de rumeurs (3) selon lesquelles une faction du Kremlin préparait des attentats terroristes destinés à être mis sur le dos des Tchétchènes. Évoquées dès juin par la presse, ces rumeurs se sont poursuivies jusqu’au jour du premier attentat.

• Dans la foulée des attentats, les autorités ont très rapidement déblayé les sites concernés, détruisant des preuves qui auraient dû servir à l’enquête (4).

L’assassinat des enquêteurs

Au fil des années, les rares responsables politiques et journalistes à s’être penchés sur les attaques de septembre 1999 ont fini en prison ou, dans la plupart des cas, assassinés. Sergueï Iouchenkov, parlementaire et membre d’une commission d’enquête non-officielle sur les attentats, a été tué par balles en avril 2003. En juillet de la même année, Youri Chtchkotchkhin, un autre membre de cette commission, est mort empoisonné par une substance radioactive, le thallium, ce qui est loin d’être anodin puisque les services secrets russes sont coutumiers des assassinats à l’aide de substances radioactives (5). En novembre 2003, Mikhaïl Trepachkine, également membre de la commission et ancien agent du FSB, a été arrêté et envoyé en camp de travail dans l’Oural peu après avoir transmis des éléments d’enquête sur les attentats à des journaux. Alexandre Litvinenko, dont le livre Blowing Up Russia met en cause la responsabilité de Poutine dans les attentats, a été fatalement empoisonné sur le sol anglais en novembre 2006 à l’aide de polonium, une autre substance radioactive. Un mois plus tôt, la journaliste russe Anna Politkovskaïa, qui avait elle aussi consacré des articles aux attentats, était tuée par balle dans son immeuble. »


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