@Fergus vous savez de qui je suis l’amie... Vous ne pernez pas Caîrn info au sérieux... Vous perdez quelque chose... Cette contribution propose une variation libre et contemporaine, prise au vif de l’actualité à partir du livre maître sur la pensée théologicopolitique médiévale d’Ernst Kantorowicz, Les Deux Corps du roi. Dans cet ouvrage, l’auteur explore la genèse du travail de dissociation du corps naturel et du corps politique dans le pouvoir royal de l’Angleterre des xvie et xviie siècles ; il y interroge les rapports entre la symbolique religieuse et les premiers développements de l’État moderne. Si nous sollicitons à notre tour, après bien d’autres commentaires et détournements, cette métaphore sur la dualité corporelle du roi, c’est parce qu’elle nous semble opératoire pour suggérer quelques pistes d’interprétation sur les débuts de la présidence d’Emmanuel Macron et la question de l’incarnation de l’État.
Selon Kantorowicz, une image s’est imposée sous les Tudor selon laquelle le roi posséderait deux corps : l’un naturel et mortel, l’autre surnaturel et immortel. Parce que mortel, le roi peut aimer, souffrir ou même se tromper parfois. Contrairement au souverain des régimes théocratiques, il n’est ni infaillible, ni intouchable. Mais dans ce corps mortel du roi vient s’encastrer le corps immortel du royaume que le roi transmet à son successeur. Cette métaphore des « deux corps » aurait ainsi contribué à fonder le consentement à l’État sur la certitude d’une continuité souveraine de l’institution politique.
Il est particulièrement intéressant de noter qu’Emmanuel Macron, dans un entretien avec Éric Fottorino donné à l’hebdomadairé...… la suite est payante.