J’ai payé pour la suite :
Dès 2011, dans un article donné à la revue Esprit, Emmanuel Macron exposait son souci de la temporalité politique : dénonçant un temps politique qui « vit dans la préparation de ce spasme présidentiel autour duquel tout se contracte et lors duquel tous les problèmes doivent trouver une réponse [5][5]Emmanuel Macron, « Les labyrinthes du politique. Que peut-on… », il défendait à l’inverse une capacité du politique à proposer « une vision d’ensemble, un corpus théorique de lecture et de transformation du social » et une vocation à énoncer de « grandes histoires » [6][6]Ibid., p. 114.. À cet égard, les travaux de Kantorowicz sont bien là pour démontrer aussi que, sans imaginaire de la continuité, il n’y a pas d’institutionnalisation possible du pouvoir d’État.
8Mais ne peut-on déceler une aporie dans les ambitions d’Emmanuel Macron chez qui cet imaginaire de la continuité s’accompagne d’un projet de rupture ? Une « révolution [7][7]Emmanuel Macron, Révolution, Paris, XO éditions, 2016. » n’a-t-elle pas été proposée par le vainqueur même de l’élection présidentielle, voulant entériner le passage d’un ordre ancien à un ordre nouveau, d’un « ancien monde » à un « nouveau monde » [8][8]L’entretien de septembre 2016 dans l’hebdomadaire Le 1 insiste… ? Comment combiner permanence et disruption ?