Sur le sujet de l’Abaya, il y aurait à méditer.
L’on raconte que Mélusine revient parfois la nuit soigner ses fils et qu’elle est devenue la protectrice du château.
Mélusine est une femme complète, même si elle est victime d’une malédiction, d’une névrose, d’une dissociation entre le masculin et le féminin au sein de sa famille - qui se répète de génération en génération.
Elle a intégré son ombre, son instinct, sous la forme de la serpente. Elle sait comment assumer cette ombre, comment la vivre, la laisser vivre. Elle sait en faire une force positive, vivre dans la plénitude, créer l’abondance autour d’elle.
C’est le regard de Raimondin, son jugement, sa faiblesse vis-à-vis de son ombre, qui ont raison d’elle. Car Raimondin s’avère inapte à accepter Mélusine telle qu’elle est, avec ses aspects opposés.
Il ne désire que la mère, source d’abondance et de fertilité, et il rejette la femme naturelle, profonde et complète.
Sur le plan collectif, à l’époque de Mélusine, on ne pouvait pas accepter la nature féminine, sa liberté individuelle, sa force. On ne pouvait donc pas intégrer la femme totale et complète.
Par conséquent, elle ne pouvait que disparaître et être refoulée dans l’inconscient collectif.