@Gollum
Ma compréhension du Tao n’est pas qu’il s’agit d’un « élément » originel, d’une substance fondamentale, qui aurait engendré les autres (comme on fait dire à Héraclite que le feu est l’ « élément » originel).
Le Tao, c’est l’Etre, le fait que les choses soient, le fait d’être. Ca revient à dire que les choses sont telles qu’elles sont, et ne pourraient pas être autrement ; que seul l’Etre est, et que le « non-être » est une notion absurde. C’est l’idée de non-contradiction. C’est la négation de tout ce qui aspire à être autre chose que ce que l’on est. C’est la même source que celle de l’Amor Fati stoicien, de l’Eternel retour nietzschéen. Dire que le Tao est ou n’est pas ceci ou cela n’a pas de sens.
Donc, dire que le monisme, c’est le 1, ou le 3, ou le 4, ou quoi que ce soit, me semble une querelle de pythagoriciens ou de cabalistes, bref, de dualistes. Encore une fois, le cœur vivant du monisme, en tout cas tel que je l’évoque dans mon article, c’est l’équilibre dynamique, l’harmonie des contraires. Vous pouvez mettre dessus le chiffre « 1 », (tout est lié dynamiquement autour de l’équilibre), le chiffre 2 (toute chose a son pole opposé), le chiffre 3 (2 extrêmes oscillant autour d’un pivot central), pourquoi pas le 4 si vous préférez, racine de 2, Pi ou 3 +2i... Peu me chaut. Que je sache, il n’y a pas de numérologie chez Camus...