Cheval de Troie ? Dans le cas d’espèce pour qui ? Vous nous colportez les fantasmes de Stéphane Aubouard, qui interprète les événements sous les filtres de ses biais cognitifs occidentaux. Il faudrait tout de même finir par comprendre que nos désirs ne sont pas nécessairement des réalités.

La situation géopolitique de l’Inde serait intenable dans l’hinterland eurasien en conflit simultané avec la Russie et la Chine, si intenable que cela répond d’emblée à la question du pour qui. Sur la dédollarisation l’Inde échange déjà avec la Russie en monnaies nationales et nous savons que c’est transitoire.

Maintenant essayons de sortir de l’optique psychorigide et binaire occidentale,du « avec moi ou bien contre moi ». La multipolarité est un concept subtil au sens où les leaders qui la stimulent doivent éviter la contradiction d’être un nouvel hégémon en devenir mais aussi favoriser un système non exclusif, notamment économique sinon le concept s’autodétruit. Apparemment l’Inde de tradition ancestrale tétralogique s’en accommode tout naturellement. Elle est même parfaitement dans le concept. Pour le moment la Russie et la Chine sous les attaques occidentales en échec « rassurent » le reste du monde de la faisabilité du modèle. Ils n’ont pas les mêmes « rôles », mais ces rôles sont provisoires et conditionnés par l’attitude occidentale.

L’opportunité que les occidentaux y voient tient à leurs propres projections du monde. Ils feraient bien d’y réfléchir avant de proposer l’Inde au conseil de sécurité et s’ils le font il n’y aura pas de véto russe ou chinois.

Le monde a changé, le deuil occidental est en cours, il est passé du déni à la colère et commence difficilement le marchandage. Il n’y aura pas de retour en arrière et en dehors d’intérêts à courts termes où il faut donner du temps au temps pour certaines situations, je pense aux Emirats ou bien l’Arabie saoudite, tout le monde, y compris l’Algérie, a perçu le sens du vent.

La question pour les nations n’est plus de s’interroger sur l’avènement du monde multipolaire mais sur la manière d’effectuer la transition selon leurs contextes respectifs.