@ yakafokon
L’économie circulaire, c’est le
serpent qui se mord la queue.
En théorie, le recyclage permettrait
d’économiser des ressources en utilisant celles qui sont déjà
mobilisées dans le circuit de production pour fabriquer du neuf, et
donc de préserver les ressources.
Le recyclage se limite le plus souvent
à un alibi, et le greenwashing est devenu le pilier de la
communication des entreprises qui vendent des biens générateurs de
déchets, comme Nespresso ou Bic, qui ont bâti leurs campagnes
publicitaires sur le thème : « achetez du jetable, ce n’est pas
grave c’est recyclable ».
Les sacs en plastique petit à petit
remplacés par des sacs en agroplastique dit « biodégradable »,
mais il n’existe pas de filière permettant de les composter.
Le coût élevé d’un véritable
« collecte sélective » non rentable (notion cruciale dans
tout système économique, circulaire ou pas) a fait avorter les
tentatives qui allaient plus loin que le simulacre des sacs jaunes.
Est-on prêt au retour au cabas, au
vrac et aux bouteilles consignées ? Surtout quand la plupart des
produits du commerce viennent de Chine et sont ensuite triés en
France, repartent en Chine où ils sont recyclés à moindre coût
puis de nouveaux utilisés pour produire des biens qui seront
importés de nouveaux en Europe. C’est absurde ! Ça consomme de
l’énergie fossile ! Une « relocalisation » de la production
serait plus logique, mais ça n’est à l’ordre du jour que dans les
discours électoralistes.
Surtout que les matériaux dits
"recyclables ne le sont pas à l’infini. Le papier ne peut être
recyclé que 3 à 6 fois avant d’être trop dégradé. 100 % de la
matière qui entre dans un procédé de recyclage n’est pas
recyclée car il y a ce qu’on pourrait appeler de la « perte en
ligne ». La matière qui arrive dans une usine de recyclage subit en
général un « sur-tri » visant à ôter les impuretés ou intrus.
Ce sur-tri envoie une partie de la matière au rebut, c’est le cas
dans les usines de recyclage de verre notamment. Le recyclage n’est
pas synonyme de zéro déchet.
Le recyclage qui reste la seule piste
concrète préconisée et testée par les adeptes du concept
d’« économie circulaire » est en fait de prétexte pour
demeurer dans le système d’économie de marché consommatrice de
ressources naturelles par définition, en déculpabilisant les uns
et les autres par la soi-disant garantie d’une réutilisation des
matières constituant les déchets.
L’équité de la répartition des
richesses produites serait peut-être une meilleure idée, mais les
grands communicants sont là pour veiller au grain.