On pourrait rappeler aussi
que le pouvoir de l’argent et des médias sont maintenant confondus, qu’ils
partagent le même lit ou divan. Faut-il être surpris puisque, quand même, nous
nous sommes laissé un peu faire sans beaucoup nous méfier ?
Avec des
secousses de temps en temps dans les hiérarchies, les rapports de force, les
rivalités, les alliances, les trahisons, comme il se doit. Un peu comme dans l’antique
Olympe. Les dieux et demi-dieux se querellent et nous faisons la guerre
pour eux en nous prenant à l’occasion pour des héros puisqu’ils nous le disent.
Il en faut toujours. C’est indispensable. Les héros se sacrifient ou sont
sacrifiés selon les écoles et/ou les circonstances. Ils meureut un peu à notre place, en nous dissuadant de faire un pas de côté.
Le pouvoir médiatique et l’argent se partagent
et se disputent le même terrain de jeu, en
constante mutation, dont il souhaite garder la maîtrise et les règles. Dont nous
ne sommes pas censés sortir.
Livrés à l’inflexible cohérence existentielle et vitale
qui les anime, nous dominer, nous entretenir consentants à leur service, nous assigner à résidence au sein de la boucle
de l’opinion publique qu’ils fabriquent, entretiennent, renouvellent, à notre intention.
C’est le
temps des industries culturelles. Informations, croyances, vies imaginaires, loisirs, arts, publicité, consommation, où ils nous verraient bien tourner en rond
comme il faut. Infiniment. À leurs
cadences, à leur mesure. Les dieux et demi-dieux se verraient bien un peu éternels,
maîtres de l’avenir et pourtant ils nous craignent. Nous le sentons, nous le
savons. Ils nous espèrent, abandonnant définitivement, l’oubliant carrément même,
comme un mythe démodé, le vieux rêve tenace de l’intelligence collective, créatrice, persévérante, curieuse, alliée
à cette autre tenace utopie qu’est la démocratie. Qui parle d’intérêt général et
de liberté et de responsabilité et de solidarité. En en riant ou s’en moquant pour refouler leur inquiétude.
Je crois que
leur barnum est condamné, comme celui de leurs prédécesseurs. Si nous ne le nourrissons
pas trop et réfléchissons à ce que nous voulons et comment faire. Ils ne sont
pas nombreux et ne peuvent se passer de nous. Nous si. Bien entendu, je ne connais
ni la date ni l’heure de fin. Pour
réussir, ils devraient nous priver de cœur et de cerveau et pour y parvenir
être infiniment plus intelligents et résistants que nous. Ce qui n’est pas le cas, loin s’en
faut.