Ce soir, à Versailles, la laideur est à l’honneur.
C’est, si vous voulez, le festival de Cannes des octogénaires génocidaires. Pourtant, les costumes Dior sont tous plus immaculés les uns que les autres.
Mais les corps qui résident à l’intérieur sont terrorisants.
Les Français face aux Anglais sont pathétiques.
Ils jouent pourtant à domicile.
On dirait des adolescents avant leur première boom.
Ils répètent les règles de bienséances avant de dîner.
Ils se font des faux baisers de mains pour ne pas se rater le moment venu.
Charlotte Gainsbourg se prend pour une princesse anglaise, ne parlant que de sa robe longue.
Gérard Larcher, fidèle à lui-même, a une tache sur le dos de sa veste XXL. Elisabeth Borne fume en cachette sa nouvelle cigarette électronique tout en disant à tout le monde que le roi lui a accordé plus de temps qu’à Brigitte.
Guillaume Galienne regarde avec qui il pourrait fleurter aux toilettes.
Stéphane Bern se prend pour le Ministre de la Culture française, expliquant à un conseiller du roi qu’il a fait reconstruire seul le pays avec des jeux à gratter.
Alain Minc est mort de rire avec un diplomate anglais, répétant que
« Macron fait vraiment un boulot de pute ».
Yann Arrhus-Bertrand dit que maintenant, il n’aime plus que faire des photos avec des enfants.
Ken Follett prend des notes sur tout et tout le monde dans un petit moleskine rouge.
Sans doute pour son prochain roman. Laurent Fabius parle enfin de son fils qui est tombé de son balcon à Paris.
La seule personne digne était étrangement Gérald Darmanin.
Lui, il regarde l’ensemble avec son œil de fils de femme de ménage.
Quand il a vu le roi arriver...
il a pensé aux gants mapa roses de sa mère, lavant les toilettes des riches.
Lui, maintenant, il est là, au milieu d’eux.
Mais il veut faire sauter la machine.
Il essaie de le cacher, mais il a du mal.
Ses mâchoires serrées et son petit rictus disent tout.
Il sait que le Roi finira par tomber.
Il est aux premières loges et ce n’est pas que pour jeter du popcorn.