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Dans les rangs du groupe Strasbourg écologiste et citoyenne, plusieurs élus reprennent la position des communistes, préférant la solution à deux drapeaux. Une adjointe, souhaitant rester anonyme, résume : « Le fait de mettre le drapeau d’Israël donne l’impression qu’on prend parti pour le gouvernement israélien. Je suis certaine que ce n’est pas ce qui est voulu, mais c’est ce qui est perçu. »
Une position partagée par l’adjoint en charge de l’état civil, Abdelkarim Ramdane (EE-LV) :
« Il est clair, au vu de la situation et du traumatisme que ça a créé dans la communauté israélite, qu’il fallait un geste. J’étais aussi favorable à l’affichage du drapeau palestinien, en soutien aux victimes civiles palestiniennes. Il ne faut pas donner l’impression qu’on hiérarchise les souffrances, dans les deux cas il y a des familles meurtries et endeuillées. »
« La question israélienne, c’est toujours un piège. Il n’y avait pas de bonne décision mais la voie choisie par la maire semble être la plus mesurée », résume un autre adjoint, lui aussi préférant rester anonyme. « La difficulté d’un drapeau, c’est qu’il parle à la fois de la population et d’un gouvernement. On peut vouloir être proche d’une population meurtrie sans soutenir son gouvernement. »
Pas de « constellation de drapeaux »
Finalement, le drapeau israélien a été retiré mercredi, ainsi que les étendards ukrainien et arménien. À la place, deux bannières ont été fixées sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville avec des mots clefs consensuels : « Paix », « Démocratie », ou « Justice »…
Si sa décision ravit les communistes et une partie de la majorité municipale, l’opposition, toujours prompte à agiter le glaive de l’antisémitisme contre les écologistes, dénonce une décision « insupportable » qui « montre le vrai visage de la municipalité » et « déshonore la Ville ».
Sollicitée par Rue89 Strasbourg jeudi, Jeanne Barseghian assume le choix du retrait :
« Une constellation de drapeaux, forcément non-exhaustive, forcément incomplète, ne parviendra jamais complètement à représenter ce que vivent les populations à travers le monde, parfois opprimées dans leur propre pays. Je pense aux femmes afghanes, aux Iraniennes… Notre appel à la paix, à la liberté et au respect des droits humains, les concerne aussi. C’est plus fort, plus puissant. »
Source : Rue89 Strasbourg