Votre « théorie » des moitiés restantes s’applique à toute quantité mesurable, donc
une feuille de papier peut être pliée en deux à l’infinie, un cheveu peut être lui aussi plié en deux à l’infini, ou en quatre dans votre cas.
Prenons un fil hypothétique de longueur
n, on divise par 2 et on obtient un fil de longueur n/2 que l’on
divise encore par 2, et on obtient une longueur n/4 et ainsi de suite
n/8 , n/16, ….n/2048....à l’infini.
On peut donc prendre un fil de n fois
la longueur de planck et si on le divise par deux à l’infini
qu’obtient-on ?
Et si n est =1 que se passe t-il pour
la longueur de Planck ?
Mais comme tout ce qui est mesurable
peut être divisé par deux à l’infini, prenons la vie de Chapoutier,
il me reste x années à vivre, dans x/2 années il me restera encore
x/2 années qui seront divisées par 2 donc avant ma mort il me restera
x/4 années ensuite x/8 et encore x/16 et ainsi de suite, donc je
suis immortel jusqu’à ma mort dans des séquences de vie tendant vers l’infiniment court laps de temps.
Mais personne ne sait quand je vais
mourir !
Et votre œuf ne sait rien de sa
condition, ni de sa finalité qui est de s’exploser sur le carrelage
de votre cuisine.
Vous seul, extérieur à la condition
de l’œuf, avez le luxe de vous triturer le cerveau avec ces
paradoxes, mais l’œuf ne peut se soustraire à l’accélération de la
pesanteur terrestre qui le mène jusqu’au carrelage, comme je ne peux
me soustraire à la mort bien que je puisse « théoriquement » séquencer le temps qui me reste à vivre en une suite infinie tendant
vers l’infiniment petit intervalle de temps.
Reprenons votre exemple de l’œuf et du carrelage, disons à la 20 000 eme itération de votre division du parcours restant, que se passerait-il si tous les atomes du carrelage et de l’oeuf concordaient parfaitement et que votre oeuf traverse le carrelage sans jamais l’atteindre ?