@Christophe
L’OTAN est au
service des intérêts américains, donc antirusse par nature.
Cette constante anti-russe des
Anglo-Saxons est assez étonnante dans le contexte de la montée de la
confrontation avec la Chine, et plus généralement l’Asie. Elle est beaucoup
plus atténuée en France. Elle a néanmoins quelques fondements.
Il y a bien sûr le challenge
nucléaire, que les USA n’ont jamais bien accepté, se considérant comme les
leaders mondiaux en toute chose.
Il y a évidemment les restes
de l’aventure soviétique qui a duré 70 ans et ensemencé l’Asie communiste,
Chine et Vietnam.
Il y a cette opposition
traditionnelle entre empires maritimes et continentaux.
Il y a cette vieille rivalité
entre chrétiens de l’Ouest et chrétiens « primitifs » de l’Est et du
Sud. Les Polonais sont en pointe là-dessus.
Il y a la conviction que les
Russes sont à la remorque de l’Occident, retardataires (la visite de Pierre Le
Grand au jeune Louis XV), et qu’ils n’ont pas de légitimité à jouer ce rôle de
challengers/rivaux.
Il y a ce sentiment répandu
aux USA que l’Europe doit être un allié obéissant (cf. les campagnes anti-française
suite à Villepin à l’ONU). La Russie est en Europe et n’obéit pas.
Il y a les millions de juifs
qui ont été obligés, pour diverses raisons historiques, de quitter l’Empire
russe pour s’installer aux USA (7 millions de juifs américains dont une bonne
part vient de l’Empire russe. Expo. Vuitton : Mark Rothko = Markuss Rotkovics,
d’origine lettone, son père émigrant aux USA pour ne pas que ses fils soient
engagés dans l’armée de l’Empire russe). Ils en ont gardé de l’amertume :
Blinken d’origine ukrainienne s’affichant d’origine russe pour en dire du mal.
Il y a ces deux pays immenses, Russie et USA, qui rivalisent par leur géographie et leurs ressources énergétiques (l’Inde
est petite 3,3Mkm2, la Chine 9,6Mkm2 mais tout l’Ouest est peu peuplé, les USA
9,8 Mkm2, la Russie 17,2 Mkm2).
C’est assez dense comme base à
cette russophobie anglo-saxonne.
Mais dans le contexte mondial
d’une montée de l’Asie au sens large, ce décrochage de l’Europe imposé à la
Russie apparaît comme une faute stratégique, comme un manque de grandeur, une « mesquinerie »
qui va nous coûter.