@mmbbb
Une montée crescendo de la
guerre
Cette guerre n’est pas facile
à comprendre dans son déroulement, tant au plan militaire que politique.
L’éclairage de J.Baud, assez
théorique, passe bien au-dessus de ma tête de citoyen dont l’expérience militaire
s’est limitée à parcourir les forêts des Ardennes en AMX 13 et VTT (quand ils
n’étaient pas en panne : moteurs essence conçus pour durer quelques heures,
juste pour un aller Paris-Prague).
Mais cette incompétence en
matière militaire n’empêche pas de dire ce que je pense de ce conflit. Pas du
bien en l’occurrence, car l’Europe et la Russie sortiront affaiblies de ce
conflit, sans parler de l’Ukraine. Un point gagnant pour les Anglosaxons GB+US,
les puissances maritimes, toujours à la manœuvre en pointe ou masqués malgré
les revers (Afghanistan …).
Les origines de cette guerre en
revanches sont limpides : un empire idéologico-administratif en
développement, l’Union Européenne, d’une nature particulière, innovante car
dépourvu d’armée mais adossé à l’armée d’un autre empire, américain celui-là,
cherche à s’étendre jusqu’au Caucase, dans le monde slave (la Yougoslavie) et aujourd’hui
dans le monde russe, avec l’appui américain.
Et ça coince, le monde russe
résiste brutalement, avec ses armes et sa langue, rejetant les valeurs
euro-américaines du progressisme et l’impérium militaire, linguistique et
civilisationnel anglo-saxon. Du classique dans l’Histoire des luttes pour des zones
d’influence.
Un paradoxe au cœur de ce
conflit : le monde russe est minuscule (démographie, PIB) comparé au bloc
occidental qui devrait facilement l’emporter. Mais le « minuscule »
est une puissance nucléaire de poids d’une part, que le géant OTAN ne peut
affronter directement.
D’autre part, cette guerre a accéléré
une redistribution des cartes au plan mondial peu favorable aux puissances de
l’OTAN qui s’en inquiètent, et hésitent du coup à jeter toutes leurs forces
dans la bataille, ne pouvant pas s’appuyer sur le monde global, ou du moins le
neutraliser, comme dans les années 90. Les eurootanolâtres s’en désolent et
enragent : nous (alliés des USA) ne sommes plus tout à fait les maîtres du
monde !