@Jean-Paul Foscarvel
Je pense que la théorie se nourrit et se vérifie dans la
pratique. À l’évidence, les classes dirigeantes sont inquiètes et la pression
médiatique que nous subissons est à mon avis un marqueur de cette inquiétude et
un révélateur d’une certaine faiblesse. De forte et assez offensive pendant le
COVID, l’affaire ukrainienne au début et la première partie des élections chez nous, la
présidentielle (la tentative du bluff Zemmour, près de 600 sondages pour la
moitié tenus confidentiels), elle est devenue maintenant plus erratique et plus
incertaine. Le jeu de dupes avec l’extrême-droite apparaît de plus en plus laborieux.
On voit bien que l’unanimisme tenté du soutien inconditionnel à Israël derrière
les EU a échoué, que notre embarquement sans condition derrière l’Otan (à quel
prix et pour aller où) pose question et que la propagande visant à effacer
notre mémoire et compréhension a échoué. Qu’en réalité la fiction démocratique qu’est devenue l’UE
masque difficilement le délitement de la représentation démocratique au sein même
des pays. En fait un pays comme la France peut faire basculer la donne et
conduire à la nécessité d’évolutions significatives qui auront à l’évidence des
échos dans les autres peuples dès lors que sera posé l’examen de nos intérêts
communs d’européens et de leur maîtrise. Rien n’est ni ne sera simple mais nous
vivons et allons vivre des changements importants de toute façon qu’un certain
type de classe dirigeante a bien l’intention de modeler à son avantage tant du
point de vue du partage et de l’orientation du fruit de notre travail que de celui de la
démocratie. Allons nous nous laisser faire, participer à la confusion, laisser les divisions s’installer voire les alimenter
et continuer de subir et nous résigner à une abstention massive qui fait le jeu
des démagogues et des classes dirigeantes ? Ou allons-nous procéder par
étapes en commençant par mettre sur pied une authentique démocratie
fonctionnelle pour sortir des jeux de dupes qui épuisent tout le monde et nous
fragilisent vis-à-vis de nos partenaires européens et internationaux ? Subir ou agir ? De ce
point de vue, l’épisode de nos retraites, du traitement de l’affaire israélienne et de l’Ukraine, le positionnement des acteurs politiques, sont exemplaires comme sujet politique
de réflexion.