• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de mursili

sur Gabriel Attal, ou Macron revu et corrigé par Bardella


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

mursili mursili 11 janvier 2024 10:23

Cher Maître !

J’espère que vous ne m’en voudrez pas de proposer aux Agoravoxiens souffrant de diabète ou de cholestérol (« ou » que je précise inclusif aux férus de logique booléenne) une version light de votre remarquable article qui se fait l’écho tout autant que le panégyrique anticipé et avec cet inimitable talent dont avec une régularité d’horloge et la fiabilité d’une boussole qui ne perdrait jamais le nord - vous nous régalez une nouvelle fois, de la météorique mais prévisible carrière du nouvel hôte de Matignon que très pertinemment mais pouvions-nous attendre autre chose de vous ? vous comparez à un héros stendhalien. Ils pourront, c’est en tout cas mon vœu le plus cher, vœu qu’au passage je mêle aux meilleurs vœux de Nouvel An pour vous, votre famille et vos amis, eux-aussi en extraire la substantificque moelle comme l’aurait exprimée et avec quelle verve taquine quoique malicieuse ! - l’illustre Alcofribas Nasier, homme de la Renaissance, lui-aussi, ô combien !

Ainsi ce monarque républicain qu’est Emmanuel Macron vient-il, ce 9 janvier 2024, de nommer, du haut de son autorité, Gabriel Attal, âgé de 34 ans seulement (un record historique !), au poste de Premier Ministre d’un pays comme la France, neuvième puissance politique, économique et militaire du monde (quand même !)

UN SORT ENVIÉ MAIS PAS ENVIABLE

Envié, certes, ce nouveau poste, mais pas pour autant enviable, dans la mesure où cette fonction – une promotion en trompe-l’œil, à y regarder de plus près et compte tenu des enseignements du passé (de Michel Rocard ou Laurent Fabius sous la présidence de François Mitterrand à Alain Juppé ou Jean-Pierre Raffarin sous la présidence de Jacques Chirac – risque bien, contrairement aux apparences, de compromettre dans les faits tel un cadeau empoisonné, sinon un baiser de la mort, ses ambitions présidentielles. Du reste, les peaux de banane sont légion dans le sérail de la macronie la plus arriviste. Grandeur et misère du Pouvoir !

ATTAL, NOUVEL ANGE GABRIEL DE LA POLITIQUE FRANCAISE

C’est dire si Attal, sorte de nouvel ange Gabriel (sans vouloir m’adonner ici à de vains jeux de mots) de l’actuelle politique française, devra prêter attention, en se montrant vigilant, à ces pièges que ne manqueront certainement pas de glisser sous ses pas ses propres rivaux internes, et autres frustrés ou jaloux du favoritisme macronien, plus encore que ses opposants politiques, au premier rang desquels émerge, bien entendu, Jordan Bardella, tout aussi jeune président, bien qu’encore placé sous la houlette de Marine Le Pen, du Rassemblement National.

ATTAL ET LA « RENAISSANCE » DE MACRON : DU MACHIAVELIQUE PRINCE ET LA COUR DES MEDICIS A L’ASCENSION A LA TÊTE DE L’ETAT

Mais il est vrai que Gabriel Attal, qui, avant de diriger successivement deux ministères (celui des Comptes Publics et de l’Education Nationale) sous cette même présidence d’Emmanuel Macron (dont il fut aussi le porte-parole au sein du Gouvernement), travailla quelques mois à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome, dont on sait ce que l’aura de ce nom même de « Médicis », mécènes aussi magnifiques que cruels au temps de la Renaissance (à laquelle le nouveau parti de Macron emprunte comme par hasard le nom !) doit en matière de stratégie politique précisément, au fameux « Prince », injustement méconnu et surtout décrié par les incultes d’aujourd’hui de Machiavel !

UN PAS A GAUCHE, UN PAS A DROITE : LE ROUGE ET LE NOIR

Mais, plus encore qu’à la Renaissance italienne, c’est au profil politico-idéologique du héros de l’un des plus grands livres de la littérature française, sinon universelle, que Gabriel Attal, qui est venu de la gauche (dont le rouge est la couleur de prédilection) avant de virer habilement vers la droite (dont le noir s’avère plutôt le ton préféré), ressemble en réalité le plus : Julien Sorel, ambitieux mais séduisant protagoniste, quelque peu dandy même à ses heures, qui pour satisfaire sa fulgurante ascension sociale, pensa à endosser la soutane du prêtre en même temps (!) qu’à se draper de l’uniforme d’officier, dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, chronique des mœurs du XIXe siècle encore très actuelle.

INTERDICTION DE L’ABAYA ET SOUTIEN DE LA LAÏCITE : UNE EFFICACE ET NECESSAIRE INCARNATION DE L’AUTORITE MINISTERIELLE

Oui, décidément, c’est bien cela, le jeune Gabriel Attal mais doué, nanti d’une autorité ministérielle comme il le prouva dans son interdiction de l’abaya aussi bien que dans son soutien de la laïcité, à l’image même de son mentor quant à sa carrière politique à la tête de l’Etat : un Macron venu par ailleurs lui aussi du socialisme sous la présidence de François Hollande et via le magistère de Dominique Strauss-Kahn revu et corrigé par Bardella !

ESPOIR ET VOEU

Reste à savoir et surtout à espérer en ces conditions, si Gabriel Attal, désormais Premier Ministre de la République Française, saura tenir les promesses – c’est là le vœu de bon nombre de Français – que le Président, à l’instar de la Nation elle-même, lui confie aujourd’hui…


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès