2ème partie
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Par conséquent, la situation autour de l’Ukraine est principalement
artificielle et sert les intérêts de certaines forces internes, y
compris au sein de la Fédération de Russie. À la suite de l’effondrement
de l’URSS, auquel la Russie (Eltsine) a pris une part décisive,
l’Ukraine est devenue un État indépendant, membre de l’ONU, et a le
droit à la défense individuelle et collective conformément à l’article
51 de la Charte des Nations unies.
Les dirigeants russes n’ont toujours pas reconnu les résultats du
référendum sur l’indépendance de la DNR et de la LNR, alors qu’au niveau
officiel, y compris pendant le processus de négociation de Minsk, ils
ont souligné à plusieurs reprises que leurs territoires et leur
population appartenaient à l’Ukraine.
Il y a également eu des déclarations répétées de haut niveau sur le
désir de maintenir des relations normales avec Kiev sans singulariser la
RPD et la RPL en tant que relations spéciales.
La question du génocide perpétré par Kiev dans les régions du sud-est
n’a pas été soulevée ni devant l’ONU ni devant OSCE. Naturellement,
pour que l’Ukraine reste un voisin amical de la Russie, il était
nécessaire qu’elle démontre l’attrait du modèle d’État et du système de
gouvernement russes.
Mais la Fédération de Russie ne l’a pas fait, son modèle de
développement et son mécanisme de politique étrangère de coopération
internationale lui aliènent presque tous ses voisins, et pas seulement
ses voisins.
L’annexion de la Crimée et de Sébastopol par la Russie et
l’incapacité de la communauté internationale à les reconnaître comme
russes (la grande majorité des États du monde les considèrent donc
toujours comme appartenant à l’Ukraine) montrent clairement l’échec de
la politique étrangère russe et le manque d’attrait de sa politique
intérieure.
Les tentatives d’ultimatums et de menaces de recours à la force pour
les faire « aimer » la Russie et ses dirigeants sont inutiles et
extrêmement dangereuses.
Le recours à la force militaire contre l’Ukraine remettra d’abord en
question l’existence même de la Russie en tant qu’État ; ensuite, il
fera des Russes et des Ukrainiens des ennemis mortels pour toujours.
Troisièmement, il y aura des milliers (dizaines de milliers) de
personnes jeunes et en bonne santé tuées d’un côté et de l’autre, ce qui
affectera certainement la situation démographique future de nos pays en
danger. Sur le champ de bataille, si cela se produit, les troupes
russes devront affronter non seulement des soldats ukrainiens, parmi
lesquels se trouveront de nombreux enfants russes, mais aussi des
soldats et du matériel de nombreux pays de l’OTAN, et les États membres
de l’alliance seront obligés de déclarer la guerre à la Russie.
Le président Erdogan de la République de Turquie a clairement indiqué
de quel côté la Turquie se battra. Et nous pouvons supposer que deux
armées et la marine de la Turquie recevront l’ordre de « libérer » la
Crimée et Sébastopol, et éventuellement d’envahir le Caucase.
En outre, la Russie serait clairement classée comme menace pour la
paix et la sécurité internationale, soumise aux sanctions les plus
lourdes, mise au ban de la communauté internationale et susceptible
d’être déchue de son statut d’État indépendant.
Le président et le gouvernement, le ministère de la défense ne
peuvent pas ne pas comprendre de telles conséquences, ils ne sont pas si
stupides.
Se pose la question suivante : quelles sont les buts réels derrière
la provocation d’une tension pouvant déclencher la guerre et pouvant
entraîner un conflit à grande échelle ? Le nombre et la composition des
troupes en présence – au moins cent mille soldats de chaque côté –
indiquent que ces risques sont réels. La Russie, en exposant ses
frontières orientales, redéploie des formations aux frontières de
l’Ukraine.
Selon nous, les dirigeants du pays, se rendant compte qu’ils sont
incapables de sortir le pays de la crise systémique et que cela pourrait
conduire à un soulèvement populaire et à un changement de pouvoir dans
le pays, avec le soutien de l’oligarchie, des fonctionnaires corrompus,
des médias d’opinion et des services de sécurité, ont décidé d’activer
leur ligne politique en vue de la destruction définitive de l’État russe
et de l’extermination de la population indigène du pays.
Et la guerre est le moyen de résoudre ce problème afin de s’accrocher
pour un temps à leur pouvoir anti-national et de préserver les
richesses pillées au peuple. Nous ne pouvons pas supposer d’autre
explication.
Nous, officiers de la Russie, exigeons du président de la Fédération
de Russie qu’il renonce à sa politique criminelle de provocation d’une
guerre, dans laquelle la Fédération de Russie serait seule contre les
forces unies de l’Occident, qu’il crée les conditions pour la mise en
œuvre dans la pratique de l’article 3 de la Constitution de la
Fédération de Russie, et qu’il démissionne.
Nous nous adressons à tous les militaires de réserve et retraités,
citoyens de la Russie, en leur recommandant d’être vigilants, organisés,
de soutenir les demandes du Conseil de l’Assemblée panrusse des
officiers, de s’opposer activement à la propagande et au déclenchement
de la guerre, de ne pas permettre le conflit civil interne avec
utilisation de la force militaire.
Colonel Général Ivashov L.G.
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