À tous les prêcheurs de découragement.
Semer les
graines du découragement et de l’abstention, c’est inviter les gens à se piéger
eux-mêmes. L’abstention favorise toujours le pouvoir en place. Avec un effet
pervers en prime. Ensuite, non seulement nous devons subir
mais nous nous trouvons encore plus découragés et moins enclins à réagir
parce que nous savons que nous portons une part de la responsabilité de nos
difficultés. Et que nous avons du mal à le reconnaître et tendance
à reporter la responsabilité sur le voisin. Ce qui ne facilite pas une analyse
lucide de la situation ni l’envie de se rassembler. Ce qui nous remet encore
plus à la merci de l’influence des fabricants de l’opinion. Nous le savons bien
parce que nous passons tous à un moment ou un autre par là.
Méfions
nous des prêcheurs du découragement qui s’ils étaient vraiment découragés
eux-aussi ne seraient pas un peu partout pour semer ces graines dès qu’une
élection pointe le nez. Combien viendront d’ici juin nous expliquer ainsi qu’avec
l’UE rien n’est possible en nous prenant pour des ânes comme si les traités
étaient immuables et que leur application ne variait pas au gré des événements
et des rapports de force. Il y avait plein de choses impossibles à faire
disait-on qui n’avaient jamais existé et qui existent maintenant. Pourquoi
s’arrêter ? Ils ne nous veulent pas du bien, ils cherchent à nous engluer dans
l’impuissance, l’ignorance, l’isolement et la division. Nous connaissons d’avance
leur répertoire.
Je
trouve quand même fort de café de voir tous ces conseilleurs, souvent dans des
postures de rebelles qui en savent long, qui ont toujours quelque chose à dire,
une référence à citer, un exemple à donner, finirent par nous inviter à nous
piéger nous-mêmes. C’est le piège tendu à ce que les partisans de l’UE
redoutent le plus, des peuples de plus en plus conscients qui s’organisent.
Sans
cette démobilisation et abstention massive à toutes les élections qui ne vient
pas de nulle part, le pouvoir en place et l’extrême-droite en seraient depuis
un moment déjà à se concerter avec monsieur Bayrou en guise de consolation. Alors
travaillons à mettre sur pied une démocratie citoyenne grâce à notre subversion par
les urnes en étant mobilisés et présents à toutes les élections afin d’être en capacité
de proposer ensemble de nouvelles règles du jeu fondé sur la responsabilité des
élus et des citoyens correctement informés et éclairés. Bye-bye la domination
médiatique et politique des oligarques qui entretiennent les derniers
soubresauts de la décadence. Bye-bye les prêcheurs de découragement.