@GoldoBlack
Quant à n’y voir aucune idéologie, quelle candeur !
Tout est idéologique (mai 68).
Poutine est un centriste dans son pays, avec trois lignes
rouges :
- La sécurité militaire (cf. l’inverse de Cuba
1962).
- L’intégrité de son pays contre les forces
centrifuges (islamisme, Caucase …)
- La sécurité et les droits des 20 millions de russophones
hors des frontières de Russie après la chute de l’URSS (Est de l’Ukraine, Crimée, Pays
Baltes, Kazakhstan …).
Les deux premiers points ne fondent pas une idéologie à proprement
parler, sinon l’idéologie de survie et d’intégrité de l’Etat si l’on veut être trivial.
Poutine a confirmé que les USA (la CIA) cherchent à
confronter son pays sur ces deux premiers points, ce que l’on savait déjà en s’informant
un peu (pas sur LCI).
Le troisième point, débris de l’histoire du XXème siècle, relève
de la solidarité ethnique et culturelle, et s’oppose en effet à l’idéologie des
mondialistes occidentaux (sauf pour la solidarité et la défense de l’hyper
classe, sauf quand ça permet des conquêtes comme au Kosovo ou quand on ne peut
pas faire autrement comme en Palestine, sauf en Chine qui combine mondialisme
et national-ethnicisme) et peut donc être considéré comme idéologique.
Centriste dans son pays signifie que Poutine partage le point de
vue de nos centristes, c’est-à-dire qu’il se considère comme un gestionnaire
pragmatique sans idéologie bien marquée, dans un contexte capitaliste de
culture chrétienne lui-même très idéologique par définition. C’est sans doute
ce que voulait signifier l’auteur.
Poutine confirme dans cet entretien qu’il ne se vit pas comme
un conquérant (il ne défend aucune idéologie novatrice/progressiste, au
contraire de l’UE), que sa politique est défensive-préventive fondée sur la
survie de son Etat face aux forces hostiles.
Le danger pour l’Europe ne vient pas de lui, mais plutôt de
déclarations de hauts responsables allemands (et de l’OTAN) annonçant une
guerre contre la Russie dans les 5 ans à venir. Cela dégage une forte odeur de
revanche sur 1945. La revanche, puissant levier des guerres du XXème siècle.