Quand un
occidentaliste fait du juridisme, il déclenche juste un fou rire. Nous qui
sommes des sous-Américains savons pertinemment que notre patron se moque
éperdument des règles internationales et de la légalité quand son intérêt est en jeu (Irak,
Yougoslavie …).
Qui plus est
ces mémorandums de Budapest n’ont jamais été ratifiés par la Russie, et ont par la
suite été délibérément violés par l’Ukraine bien avant 2022. Plus aucune validité.
Sur la notion
d’empire russe, on ne peut qu’être d’accord, cet empire ne date pas de l’an
mille mais de bien plus tard. On suppose que Poutine est au courant. S’il est
remonté aussi loin, vers l’an mille, c’est pour souligner les racines communes
de l’Ukraine et de la Russie, pour induire l’idée qu’il est impossible de les
séparer, comme tente de le faire aujourd’hui l’OTAN-UE.
Plus
intéressant est le rappel de l’invasion turco-mongole qui s’est étendue sur le
territoire de la Russie moderne sur plus de deux siècles. Les peuples russe et
turco-mongole ont guerroyé durement et ont fini par fusionner sur le territoire
russe. La majorité des Russes a du sang tatare et mongol dans les veines.
L’ancien
président mongol a de l’humour, mais l’histoire a tranché. Elle n’a pas décidé
de placer la Russie sous autorité mongole, capitale Oulan-Bator, mais sous
autorité russe avec pour capitales au moins symboliques/historiques Kiev, Moscou et Saint-Pétersbourg.
La Russie a
affronté les Turco-Mongols venus de l’Est (1223). Elle en est sortie « créolisée »,
grosse d’un futur empire. Elle a ensuite affronté des « barbares »
venus de l’Ouest (1941), dont elle s’est débarrassée au prix fort. Elle tente aujourd’hui
de réunir le monde russe (2022), ce qui l’oblige à affronter à nouveau l’Occident. C’est
le sens du discours de Poutine.
Le monde
retient son souffle, car personne ne sait si la Russie va finalement
disparaître (comme d’autres nations avant elle, sans les nommer, celles qui ont
rendu les armes face au dieu Globalisation), ou si elle va à nouveau l’emporter,
précipitant le déclin de l’Occident. L’Armageddon n’est pas à exclure. Un enjeu fort pour un peuple endurci par son Histoire.