@Fanny
"Si le
plan de paix est celui des Russes comme vous le supposez, même un peu aménagé,
je ne vois pas bien quel pouvoir ukrainien pourrait l’accepter."
Stop au délire. De quel pouvoir ukrainien parlez-vous ? En puissance il n’en restera rien c’est une conséquence de la défaite après une guerre d’attrition, et en forme ce qui renaîtra de ce pouvoir sera sans rapport avec l’actuel.
Mieux, il est sûr que les ukrainiens comprendront qu’ils ont été joués, la souffrance rend intelligent les survivants.
Et il n’y aura pas de schéma coréen faute d’un gap idéologique analogue (sauf pour les nazis ukrainiens qui seront chassés du pouvoir), faute d’un statut quo découlant d’ une usure symétrique des forces, et faute de soutien de l’hégémon en déclin qui aura d’autres chats à fouetter.
Quant au caractère stratégique de l’Ukraine et références à Zbigniew Brzezinski (Le Grand Échiquier), les contextes ont évolué depuis 1997, au point de rendre beaucoup moins cruciale l’importance de l’Ukraine pour les US.
Brzezinski anticipait à l’époque les risques du déclin américain mais les US avaient les cartes en main. Et bon gré mal gré les US ont concédé beaucoup dans une forme d’autoréalisation, ainsi l’alliance Russie-Chine-Iran est consommée, leur seul succès est la séparation de l’Europe qui n’a pas fini d’en payer les conséquences.
Le carrefour commercial était essentiel à l’époque pour l’Eurasie dans un contexte de suprématie occidentale. Désormais la logique s’inverse, et c’est l’occident qui deviendra dépendant des flux de transit ukrainiens, de plus déjà contournés.
Brzezinski
anticipait les ressources mais la meilleure partie est déjà confisquée. Idem pour le rêve brisé d’une force de travail,démographie catastrophique oblige.
Bref la belle Ukraine a perdu ses atours ! Plus grand chose à rogner.
Alors que reste-il comme enjeu de la perspective Brzezinski
?
La déstabilisation de la Russie, bon ça n’a pas marché, et celui que Poutine dénonce de longue date, la pression nucléaire à 5 minutes-missile de Moscou.
Et tout dénouement de guerre devra intégrer l’exigence du vainqueur programmé sur cet aspect, quelques soient les modalités et les interlocuteurs.