@Gollum
Sur les dieux Egyptiens, ce qui me résiste, ce sont les corps humains enfoncés dans des têtes d’animaux. Cela a été fait ailleurs : le centaure, le sphynx, la sirène (oiseau ou poisson). Mais cela a été élaboré, pas enfilé comme des piquets, et c’est animé avec des légendes. Ou bien des animaux, mais qui sont des emblèmes de forces ou grâces de la nature comme ceux chinois. Ou le serpent à plume précolombien : ça n’existe pas en réel sur terre, c’est un animal extraordinaire d’un monde qui l’est aussi précédant et déterminant celui réel des humains.
La civilisation a commencé avec des gens agglutinés sur les terres noires du Nil. Ils ont su se faire une intelligence commune développant les pratiques agricoles, les maths géométriques et fractionnaires, une bonne économie, administration commune, etc...
Spirituellement : pays plat et monotone, guère de théâtre naturel mettant en scène le spectacle des forces telluriques et biologiques. Sédentaires : pas détachés comme les nomades se raccrochant à un dieu unique et lointain. Le Nil lent et épais pris comme matériau cosmogonique. Des animaux que les paysans connaissent et aiment bien : le chacal, le faucon, le scarabée, le chat... Choses simples.
Sauf que cette civilisation a développé l’architecture, les techniques et le raffinement que l’on sait. Peut-être qu’il a fallu se coltiner ces personnages, comme des jouets, pour élaborer une religion, un panthéon, des histoires légendaires, à la hauteur de sa culture devenue. D’où ce sentiment de hiatus.