Vous pouvez juger de la dimension crédible de ce récit hagiographique dans le cas contraire, ne tentez pas d’élever la main sur moi, vous pourriez vous en mordre les doigts d’autant que se rendre à Jérusalem en ce moment n’est pas une sinécure.
Ce joli humour est bienvenu après tant de psychose — car c’est ainsi, une psychose, que d’être sous l’oeil du Dieu exclusif comme sous l’oeil de Sauron, Freud approuverait (névrose orale=narcissique).
Et pourtant, voici ce qui dénote la poursuite des valeurs chrétiennes sécularisées, dans la démarche :
[Agylus] ajouta à ses promesses, non pas l’affranchissement de l’esclave et des siens ; il ne faut pas pousser le bouchon trop loin dans la mansuétude chrétienne, mais leur placement sous la tutelle des moines de l’abbaye de Micy pour qu’ils les servent humblement…
C’est dire que votre mansuétude est plus royaliste que le roi — « plus chrétienne que le Christ ». Critiquer les chrétiens au nom de leurs valeurs est un sport couru.
Maintenant, il faut songer à la condition d’esclave, si répandue, à l’époque : il y a autant qu’il y a d’esclave. Le criminel envoyé aux galères pour y mourir d’effort sous le fouet, n’est pas la dame de compagnie dans les appartements d’un riche patricien, etc.
On le voit, plus récemment, mis en scène dans Django unchained de Tarantino : autant d’Afro-Américains, autant de conditions, pour ainsi dire. Le tout étant de « se faire une raison ». Où le plus curieux, c’est que nous nommons libre qui ne s’en fait pas une, voire ne s’en fait jamais, et même qui déraisonne (combien, pour vanter des formes de folies ?).
Aussi, vos valeurs chrétiennes qui s’ignorent ne vont-elles pas encore assez loin dans le pardon !
Revenu de ce long périple rédempteur durant lequel Dieu, quelque peu rancunier l’avait accablé d’une fièvre pernicieuse, celui qui avait abandonné sa charge de lieutenant mourut dans sa maison de campagne sise dans un petit village de pêcheurs à quelques lieues de là en bord de Loire.
Vous soulignez là un point essentiel : le Dieu exclusif, largement identifié au sort à s’en disputer d’arrache-pied l’interprétation avec son diable, est incohérent et/ou injuste, enfin reste même dans le christianisme le forcené du Tanakh (Bible hébraïque, réaménagée en « Ancien Testament » par les chrétiens).
Par définition, le sort est impersonnel.