Les « révolutions » colorées
ou fleuries n’ont été que des changements au sommet de l’état
pour remplacer des régimes illibéraux,
coloniaux ou impérialistes (même l’URSS était un empire dont
la Russie actuelle est le vestige) par des gouvernements
pro-occidentaux, sous l’impulsion décisive de l’impérialisme
étatsunien, plus puissant que les autres, sous couvert d’une idéologie auto-baptisée « démocratique ». On voit avec la guerre en Ukraine que cette
stratégie est toujours en cours d’exécution.
La « révolution » des Œillets
a précédé celles qui ont émaillé l’Europe de l’Est tout au
long de la dislocation de l’URSS et présente une caractéristique
qui leur est commune : le fait qu’elles se cantonnent à des
« démissions » ou des « fuites » de dirigeants face à
des manifestations, sans révolution sociale. C’est le reflet d’une
idéologie dominante (et triomphante actuellement), selon laquelle "le
peuple« doit se contenter d’exprimer son amour de la pseudo »démocratie", et de façon non-violente s’il
vous plaît. Pas question de toucher au système économique lui-même
ou d’arrêter les banquiers, au contraire : pour l’URSS (qui était un capitalisme d’état dans lequel les bureaucrates se sont métamorphosés en oligarques), on en a
remis une couche.
Le recours systématique (voire
compulsionnel) aux de noms de fleurs ou de couleurs est une façon
d’édulcorer la « révolution » et confisquer les forces
vives de la population pour cantonner leur mobilisation à des
revendications « démocratiques » inoculées et récupérées
par des partis « sociaux-démocrates ». Une instrumentalisation.