@Fanny
Cette « occasion manquée » dont parlent les Védrine et autres Villepin reste pour moi un mystère quasi métaphysique.
En France, le ver était à l’évidence déjà dans le fruit.
C’est plus ancien. de Gaulle revenu au pouvoir, il a viré non seulement les soldats U.S. des différentes casernes du pays, mais aussi le siège de tout l’OTAN installé dans un bâtiment construit Porte Dauphine, et encore le quartier général américain qui était installé à Rocquencourt. Cet abandon de souveraineté de la France sans de Gaulle était peut-être encore pire que celle de Sarkozy. Sous la IVème République, la mémoire de l’Occupation était encore toute fraîche, les résistants étaient parmi eux, le programme du CNR était la feuille de route disponible pour surplomber tout le paysage politique Français.
Pire, si cela était possible. de Gaulle revenu, Il a montré qu’une France prospère, favorable aux habitants du pays, était possible avec une économie nationale, c’est à dire mixte, l’Etat bénéficiant de la puissance des grosses industries du pays avec des plans quinquennaux. C’était l’époque favorable aux grands ingénieurs. Alfonse Allais, l’économiste hétérodoxe les bichonnait, vous connaissez peut-être Jacques Blamont, par exemple. Mais la droite des entreprises contre la gauche du social étaient revenues tout de suite après lui, par commodité électorale. Alors qu’il est stupide de séparer l’économique et le social, l’un nourrit l’autre, ce sont les deux faces d’une même pièce.
« Je déteste les socialistes, car ils ne sont pas socialistes, je déteste les miens car ils aiment trop l’argent »
La droite n’a jamais été gaullienne. La gauche, Mitterrand, l’a montré, est bien moins socialiste que de Gaulle.
Vous avez parlé de malédiction pesant sur la France dans un message passé.
Elle était déjà là quand Marc Bloch a rédigé son : L’étrange défaite. Je vois des racines plus lointaines, mais ce serait trop long à développer ici.
La droite, la gauche, le socialisme, le libéralisme : on ne peut plus voir les réalités avec des pensées toutes tordues et les choix à faire, même à les disputer, sont de toute façon aveugles.