@l’autrice
Quelle mièvrerie votre description.
Je vous propose un modèle :
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Les deux panneaux latéraux de la devanture, également peints et
sous verre, représentaient de petits amours joufflus, jouant au milieu
de hures, de côtelettes de porc, de guirlandes de saucisses ; et ces
natures mortes, ornées d’enroulements et de rosaces, avaient une telle
tendresse d’aquarelle que les viandes crues y prenaient des tons roses
de confitures. Puis, dans ce cadre aimable, l’étalage montait. Il
était posé sur un lit de fines rognures de pa- pier bleu ; par
endroits, des feuilles de fougère, délicatement rangées, changeaient
certaines assiettes en bouquets entourés de verdure.
C’était un monde de bonnes choses, de choses fondantes, de choses
grasses. D’abord, tout en bas, contre la glace, il y avait une rangée
de pots de rillettes, entremêlés de pots de moutarde. Les jambonneaux
désossés venaient au-dessus, avec leur bonne figure ronde, jaune de
chapelure, leur manche terminé par un pompon vert. Ensuite arrivaient
les grands plats : les langues fourrées de Strasbourg, rouges et
vernies, saignantes à côté de la pâleur des saucisses et des pieds
de cochon ; les boudins, noirs, roulés comme des couleuvres bonnes
filles ; les andouilles, empilées deux à deux crevant de santé ; les
saucissons, pareils à des échines de chantre, dans leurs chapes
d’argent ; les pâtés, tout chauds, portant les petits drapeaux de
leurs étiquettes ; les gros jambons, les grosses pièces de veau et de
porc, glacées, et dont la gelée avait des limpidités de sucre candi.
Il y avait encore de larges terrines au fond desquelles dormaient des
viandes et des hachis, dans des lacs de graisse figée.
Entre les assiettes, entre les plats, sur le lit de rognures bleues, se
trouvaient jetés des bocaux d’achards, de coulis, de truffes
conservées, des terrines de foies gras, des boîtes moirées de thon et
de sardines. Une caisse de fromages laiteux, et une autre caisse,
pleine d’escargots bourrés de beurre persillé, étaient posées aux
deux coins, négligemment. Enfin, tout en haut, tombant d’une barre à
dents de loup, des colliers de saucisses, de saucissons, de cervelas,
pendaient, symétriques, sem- blables à des cordons et à des glands de
tentures riches ; tandis que, derrière, des lambeaux de crépine
mettaient leur dentelle, leur fond de guipure blanche et charnue.
Et là, sur le dernier gradin de cette chapelle du ventre, au milieu des
bouts de la crépine, entre deux bouquets de glaïeuls pourpres, le
reposoir se couronnait d’un aquarium carré, garni de rocailles, où
deux poissons rouges nageaient, continuellement.
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Il est vrai que n’est pas Zola qui veut.