Pour
« tester » l’opinion, toute une série de noms détestables ont été
diffusés durant l’été en tant que possibles Premiers Ministres :
l’extrême droite Wauquiez, le politicien aérophage Xavier Bertrand, la
bourgeoise illuminée Valérie Pécresse et même Ségolène Royal. Rien ne
nous a été épargné. Des figures qui ne représentent qu’elles-mêmes mais
sont détestées par quasiment tout le monde.
C’est finalement Bernard Cazeneuve qui semble décrocher le poste.
Visage d’huissier, vêtements des années 1940 et idées fétides. Il a été
Ministre de l’Intérieur, Ministre du Budget et Premier Ministre sous
François Hollande. Il est reçu ce lundi par Macron, dans un ultime round
de “négociations”, avant les deux anciens présidents de la République
François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Le système fait déjà bloc derrière Bernard Cazeneuve : le
porte-parole du Rassemblement National déclare qu’« il n’y aura pas une
censure de principe » s’il est Premier Ministre. Bayrou, sorti d’une
réalité parallèle, déclare qu’il est « expérimenté et qu’il a un crédit
dans l’opinion ». Yaël Braun-Pivet, figure de l’aile droitière du
macronisme valide sa nomination. La maire socialiste de Paris Anne
Hidalgo estime qu’il « saura rassembler ». L’ancien Ministre Luc Ferry
lui conseille même « d’intégrer le RN » dans son gouvernement.
La classe politique et médiatique veut rendre légitime un individu
qui représentait jadis une fraction du Parti Socialiste. Parti qui pèse
désormais moins de 2% aux élections. Autrement dit, Cazeneuve est
insignifiant. Sans commune mesure avec les 30% d’électeurs du Front
Populaire et les 22% de la France Insoumise qui ont été balayés d’un
revers de la main. Mais puisque Cazeneuve sera probablement le prochain
chef du gouvernement, revenons sur sa carrière tâchée de sang, de larmes
et de destructions :
Rémi Fraisse