Un élément majeur qui sépare les gens est la xénophobie implicite, considérée comme un absolu rassurant, et toujours mal digérée.
On m’a demandé de développer. Cela ne m’appartient pas.
La
xénophobie commence à moins de 3 km.
La
question « fondamentale », parce que totalement
inévitable, que l’on pose à tout visiteur, c’est
« Vous
venez d’où ? ».
L’anonymat
des plus grandes villes n’y échappe pas souvent.
Les
questionneurs ont apparemment besoin de situer l’interlocuteur dans
l’espace.
Et
de vérifier/contrôler un possible impact sur le tissu relationnel
local,
très
souvent construit sur de nombreuses générations,
où
l’on peut à tout coup retrouver des hostilités héritées de
temps lointains plutôt brumeux.
Il
s’agit donc d’abord d’une volonté de protection des forces en
présence, même dans un hameau de 2 familles presque toujours
ennemies.
Parfois
de renforcer avec le visiteur la position d’un clan par rapport à
d’autres, en guerre larvée ou stabilisée.
On
comprend le rejet, à l’unanimité des conseils municipaux,
de
multiples projets de créations d’activités ou d’animations
locales,
qui
auraient pour effet de déséquilibrer les forces en présence,
voire
de faire disparaître des dominations claniques établies.
Cette
question sert à identifier l’étranger.
Elle
ne garantit par un bon accueil sur une réponse dans la proximité,
qui ne doit rien pouvoir bouleverser.
En
effet, vous pouvez bien être né et avoir vécu toute votre vie à
moins de 3 km du lieu de la question, vous restez étranger.
Si
vous venez de zones où aucune référence locale n’est identifiée,
vous n’avez aucune légitimité à être écouté.
Si
en revanche un ou plusieurs liens sont établis, reste la teneur de
ces liens, qui ont peu de chances de vous faire admettre sans
réticence.
Autrement
dit, l’intégration de l’étranger reste normalement impossible.
Et
donc constitue un objectif inatteignable.
Le
seul objectif accessible est de se faire respecter.
Sachant
qu’il existe cette réalité dans tous nos cerveaux reptiliens,
et
qu’elle est prépondérante en situation de carence de culture et
de réflexion,
pour
convaincre sur des idées, on fait face à une muraille de neurones
racornis, qui déclenchent directement une colère qui peut
surprendre, mais qui est pourtant bien normale.
Bon, encore un topo qui ne sert
à rien.
… Ça dépend pour qui.