Il y a un
trait du génie français : tout critiquer, et d’abord les élites, pour
finalement tout améliorer. Ca ne fonctionne plus.
Le résultat
fut souvent extraordinaire : la beauté de Paris par exemple, et un des
pays encore aujourd’hui les plus agréable à vivre (avec l’Italie). Résumé en
deux mots : liberté/légèreté (au sens célinien).
Il est
incontestable que ça se dégrade depuis quelques décennies, depuis Mitterrand
surtout (pour qui j’avais voté), et donc la râlante explose. Normal. Le pays a
un peu perdu le cap, le nord. Il est en dépression.
Le pays a
coupé la tête du Roi, et il en souffre. Le pays a tué l’église en 1905 et il
n’a pas trouvé de substitut à la hauteur en termes de spiritualité (laïcité ???).
Le pays a perdu ses guerres depuis un siècle et subit la férule anglosaxonne.
L’avenir semble bouché, il y a de quoi râler et en vouloir au monde entier, à
commencer par les élites.
Au fait, ces
élites sont-elles encore des gens sur qui on peut compter pour indiquer le bon
cap et s’y diriger ? Ceux qui ont le potentiel ont tendance à jouer
individuel (le capitalisme ne connaît que l’individu et son avidité), à
chercher l’argent, à s’esquiver, à se planquer, n’ayant plus que l’égo comme
horizon.
Il n’y a plus vraiment d’élite aux commandes. Le problème est
culturel, spirituel, civilisationnel. Les Français subissent le monde tel qu’il
va : pas trop bien. Le leur reprocher est injuste et s’inscrit finalement dans l’ambiance morose en ciblant les Français plutôt que « l’élite ». La recherche d’un coupable à tout prix est aussi une « passion triste ».