@JPCiron

Merci de votre article.

J’ai posé la question à l’agent conversationnel, puisque les juifs n’ont pas explicitement de vie éternelle :
Qu’est ce qui tient le juifs, psychologiquement, à la permanence de son peuple, même sans terre, à travers des millénaires, et à reprendre le Levant, perdu avec la conquête de Nabuchodonosor II ?

Réponse :

Cette question complexe touche à plusieurs dimensions historiques et socio-culturelles :

1. Éléments fondamentaux de cohésion :
- L’alliance divine : concept d’élection et de responsabilité collective
- La Torah : texte fondateur qui structure la vie quotidienne
- La pratique rituelles et les traditions : maintien d’une identité distincte
- La transmission familiale et l’éducation
- Le shabat : rythme hebdomadaire qui unit la communauté
- L’hébreu : langue sacrée maintenue même sans être parlée quotidiennement

2. Mécanismes de survie développés après la perte du Temple (70 ap. J.-C.) :
- Transformation du judaïsme par les rabbins :
* Du culte sacrificiel à l’étude et la prière
* De la centralité du Temple à celle de la synagogue
* Développement du Talmud comme guide de vie
- Concept de « Temple intérieur » : intériorisation des pratiques
- Adaptabilité aux différents contextes tout en maintenant l’identité

3. La mémoire collective :
- Transmission des traumatismes historiques
- Célébration cyclique des événements historiques (Pessah, Pourim...)
- Le concept de « Zakhor » (souvenir) comme devoir religieux
- L’histoire comme narratif continu d’exil et de rédemption

4. Concernant le lien à la terre :
- Maintien du lien spirituel via les prières quotidiennes
- Mention de Jérusalem dans les moments clés (mariages, etc.)
- Le concept de « l’an prochain à Jérusalem »
- La terre comme composante de l’alliance divine

5. Structure communautaire :
- Autonomie relative des communautés
- Solidarité interne forte
- Réseaux intercommunautaires
- Institutions d’entraide

6. Réponse aux persécutions :
- Renforcement de la cohésion interne
- Développement d’une résilience collective
- Valorisation de l’éducation et des professions « portables »

Cette persistance n’est donc pas tant « psychologique » que le résultat d’un système complexe de pratiques, croyances, et structures communautaires qui s’est adapté aux circonstances historiques tout en maintenant une continuité fondamentale.

Les Français ont largement abandonné les pratiques chrétiennes, la promesse de vie éternelle n’étant sans doute pas très crédible.

Si les juifs maintiennent leurs pratiques, en tout cas l’existence de leur peuple, c’est en grande partie assis sur le trauma renouvelé des dispersions et des pogromes jusqu’à nos jours. Pour autant, cela ne déclenche pas des apostasies de masse pour s’intégrer aux pratiques culturelles des pays où ils sont. Par contre, ils sont très intelligents pour s’adapter aux pays où ils sont et accéder à des fonctions importantes en tous domaines.