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Commentaire de Charles Halary

sur La gauche peut gagner, voilà pourquoi


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Charles-Pierre Halary Charles Halary 21 mars 2007 19:20

Que les jeunes votent pour exister est une nécessité.

Le seul « jeune » de la campagne est un homme, Olivier Besancenot. Il n’a pas d’équivalent féminin et c’est dommage. Besancenot, c’est le vin jeune qui évoluera comme un grand dirigeant de la vie politique française à gauche. Il lui faut juste arrêter de saluer la moindre grève ou le moindre conflit et réfléchir un peu à son rôle pour insérer notre jeunesse dans la vie politique française. Il a bien du chemin mais au PS, il n’y a pas de jeunes issus des classes populaires avec ce charisme.

La droite ne présente que des hommes. Pas de jeunes, si la barrière clasique est moins de 35 ans. Il me semble que le vieux PS a bien plus brimé les jeunes dans le passé que l’UMP. Cette dernière a su capter des jeunes initiatives avec des jeunes entrepreneurs qui ont renoncé à franchir les barrages de la fonction publique. Le PS est en fait un parti de retraités dont la candidature de Ségolène Royal force le rajeunissement. L’UMP, avec un autre que Sarkozy, aurait pu jouer ce rôle. Hélas. Françoi Baroin, qui lui succède au Ministère de l’Intérieur dispose lui de toutes ces qualités.

Le PS s’est trop enraciné dans l’appareil d’État et en a perdu ses capacités innovantes. Ségolène Royal a été dans l’obligation de faire sauter ces verrous d l’extérieur au point de faire péter les plombs à Allègre, par exemple et à une quantité de vieux caciques sénateurs. Sa candidature s’est donc imposée sur le PS, en dehors du PS, pour réformer non seulement le PS mais l’appareil d’État en son coeur. Une telle réforme est aujourd’hui possible avec le non cumul des mandats pour les politiques et une transformation du Sénat ainsi que de toute la haute fonction publique, celle qui a eu peur et s’en est est allée chez Bayrou pour se protéger. La moyenne d’âge des candidats, hors extrême (Le Pen-Laguillier) a quand même sérieusement baissé en 2007 pour les présidentielles. Donc, tous les espoirs sont permis.

Il faut faire de la place aux jeunes en France, et vite. Sinon les jeunes vont prendre toute leur place sans trop de politesse. Ségolène Royal a ainsi éliminé le projet odieux de service civique obligatoire (SCO) qui figure encore au programme du PS, dont l’idée originale vient de Bayrou et que Sarkozy veut utiliser pour rétablir le service militaire de conscription.

Sarkozy aurait pu être l’expression à droite de ce renouveau de la jeunesse. Il est cependant trop autoritaire sur le plan personnel. Et surtout, comme fils d’immigrés, il dirige sa trop grande sévérité vers les nouveaux immigrés d’aujourd’hui. Chevènement avait bien mieux compris le problème de l’immigration que lui au Ministère de l’Intérieur et Chevènement n’est pas un agité mais un grand commis de l’État, ce que n’est pas Sarkozy.

Si les jeunes choissent Royal, ils ont des moyens supplémentaires pour devenir autonome. C’est essentiel dans les cités immigrées aujourd’hui, que les filles s’émancipent des valeurs rurales de leur parents pour adopter le modus vivendi des femmes françaises et que les garçons et les filles soient acceptés dans la République au juste mérite de leurs études et de leur travail et non pas discriminés comme maintenant à partir de leur faciès, d eleur religion ou de leurs origines.

Jamel Debouze a bien mis les compteurs à zéro. Ségo doit livrer la marchandise. Elle le pourra une fois présidente. Ségolène Royal est la seule présidentiable qui peut aller dans les cités aujourd’hui et offrir des solutions crédibles. Et elle a Chevènement avec elle pour que les flux migratoires soient très sérieusement contrôlés. Ségolène Royal est de ce fait très aimée dans les DOM-TOM. De nombreux jeunes Martiniquais, Guadeloupéens, Réunionnais, Guyanais sont des Français souvent aussi discriminés que les immigrés d’Afrique.

Enfin, n’oublions pas que c’est la gauche qui dipose d’une politique pour les médias et la culture qui est essentielle aujourd’hui pour lutter à l’échelle mondiale. Une alliance des jeunes entrepreneurs innovateurs et des structures publiques décentralisées autour d’universités régionalement autonomes, voilà le cadre utile que nous offre une présidentielle victorieuse à gauche. De plus, il est sûr qu’après une telle aventure, une femme à la présidence, les législatives seront plus équilibrées au centre. Donc équilibrantes pour le pays. Cet équilibre politique évitera les extrémismes. Le stalinisme a disparu avec Mme Buffet. Le néo-fascisme disparaîtra définitivement avec Marine Le Pen.


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