Les français dans leur ensemble sont trés méfiants et à juste titre à l’égard de leurs élites issues des grandes écoles, trés souvent taxées de déconnectés des réalités de terrain, carrièristes, élitistes, évoluant dans un monde trés fermé fait de réseaux d’influences divers et variés qui leur permettent de se reproduire entre eux et de s’enrichir toujours plus. (Lire le livre de Frédéric Teulon « Les FFD », Fils et Filles De...) Partant de là, pourquoi ce type de ressentiments serait-il différent à l’égard d’une élite issue des quartiers ?
Ca sent la poudre aux yeux cette affaire là. Si l’objectif est d’envoyer un signal fort à l’ensemble des quartiers défavorisés en poussant quelques bons éléments vers les grandes écoles, la portée de l’exemple risque de faire un flop. Pour qu’un ensemble d’individus reconnaisse la valeur d’une telle promotion il faudrait qu’elle corresponde à des repères sociaux collectifs. Or, dans l’état actuel des choses, je ne pense pas que cela puisse être le cas. Tant que ces quartiers seront considérés comme des zones de non-droit avec un ascenseur social « normal » en panne, ce n’est pas ce type de« fusée sociale » réservée à quelques individus triés sur le volet qui créera un effet moteur. Je pense qu’au contraire cette élite des quartiers risque d’être perçues comme un arbre qui cache la forêt, forêt que l’on pourrait donc laisser en friche encore longtemps.