D’abord, être reçu dans un concours de l’ENA ou de Science Po n’a rien à voir avec une quelconque qualité professionnelle, car l’ensemble des matières relèvent du pur subjectivisme des classes dominantes.
Ce n’est pas comme être un bon ingénieur, un bon technicien, un bon médecin ou biologiste, un bon spécialiste des sciences « dures »... Dans ces dernières activités, il faut être capable de concevoir et faire marcher des appareils, guérir des malades, trouver des résultats expérimentaux ou fournir des idées originales ou des démonstrations mathématiquement solides. Rien de tel dans le monde ENA + Sciences Po.
Le milieu ENA et Sciences Po sert le pouvoir, défend ses intérêts et reçoit une récompense pour ce service. La « pensée unique » fait partie de cette prestation, avec l’art de s’employer à tout justifier. D’ailleurs, énarques et anciens de Sciences Po ne sont pas les seuls exécutants de la pensée unique. Il y a d’autres écoles et quelques faux « self-made men » provenant directement des appareils de la politique, des finances, des multinationales... Mais, en ce qui concerne les « super-énarques », on a vu ce que ça donne à la tête d’entreprises françaises.
Ensuite, force est de constater que les trois partis du système : UMP, UDF et PS, sont pleins d’énarques. A commencer par Chirac ou les « trilatéraux » Bourlanges et Fabius. D’un parti à l’autre, dans ce trio, ça ne change pas vraiment. Royal est énarque, l’entourage de Sarkozy en est plein et Bayrou a présenté son programme avec la caution du super-aparatchik Peyrelevade qui, déjà pendant la première cohabitation des années 1980 percevait un « salaire » astronomique en tant que PDG de la Banque Stern.
D’où vient la « pensée unique » ? Bayrou cite comme modèles De Gaulle et Mendès-France. Le premier a été directement l’auteur de l’ordonnance d’octobre 1945 instituant l’ENA et Sciences Po, qui a été signée précisément par un gouvernement d’union nationale. Mendès France avait quitté ce gouvernement au printemps, parce qu’il réclamait une politique économique plus « énergique », mais sur la question de l’ENA et Sciences Po il n’y avait pas de divergences.
Enfin, la salade « Bayrou et le peuple » est une grosse imposture. Né en 1951, Bayrou a été notamment :
- Chargé de mission au cabinet de Pierre Méhaignerie, ministre de l’Agriculture du Gouvernement Raymond Barre, en 1979-81.
- Chargé de mission au cabinet d’Alain Poher, président du Sénat, en 1981-82.
- Conseiller de Pierre Pflimlin, président du Parlement européen, en 1984-86.
C’est donc un homme d’appareil comme les autres, et qui même a « commencé très jeune ».