Votre article est fort intéressant : le serpent de mer de l’éducation national, les résultats de 1968 et l’inaction des pouvoirs politique en fond de scène depuis 40 ans.
Je ne prendrais qu’une citation :
« C’est un peu, me semble-t-il, Faust signant un pacte avec le diable. Vouloir combattre ce lieu déterminant de la reproduction des élites que sont devenues les classes préparatoires aux grandes écoles, non pas en les réformant mais en en forçant l’entrée, me paraît d’une certaine façon un aveu d’échec. »
Effectivement, face à la réalité, il est toujours préférable de trouver des rustines plutôt que d’affronter le problème : solution de type ENA « on ne change pas le problème, on le déplace ».
Le vrai problème de fond sur la question de la reproduction des élites est clairement lié au fait qu’en France « on » a choisi de faire des filières d’élites et non de former des élites de filières.
Sans études dans les grandes écoles : point de salut !
La France est le seul système au monde à distinguer « naturellement » le bon grain de l’ivraie sur des critères pré-établis (si t’es nul en math, t’es déjà dans la merde pour arriver à des hautes fonctions) et à autant se voiler la face :
2 systèmes, cloisonnées, coexistent et ne cohabitent pas : Grandes Ecoles et Universités
L’un sélectionne, bénéficie de la taxe professionnelle des entreprises du CAC 40, des réseaux d’ancien, des beuveries sponsorisées (humour) L’autre ouvre la porte à tout le monde, vivote dans des bâtiments qui s’écroulent, lâche ses meilleurs éléments dans la nature et ne maintien aucune cohésion, même dans les soirées à thème. Et dans cet autre, il y a université et université, fac de droit/médecine et fac de sciences/lettres pour simplifier.
En somme, il y a très clairement 2 vitesses, 2 niveaux, et 2 divisions nettes qui sont arbitrés, qu’on le veuille ou non par une sélection.
Et cette sélection ne se fait sur « l’être », même pas sur le scolaire, mais plutôt sur des éléments connexes qui n’ont rien à voir avec la capacité de l’individu à exceller dans un domaine, de « l’intellect » à la « cuisine » en passant par le sport.
En France, la sélection se fait par l’argent, par les réseaux, par l’usure mentale : ceux qui n’adhèrent pas au moule - et à ses requêtes financières- sont inévitablement écartés.
Bien sûr, il y a toujours des miraculés : mais que pèsent-ils face à la puissance de réseaux, de corps et d’associations déjà bien organisées tant structurellement que politiquement ?
Bilan des courses :
- La seule façon de faire évoluer le système, c’est de remettre l’égalité des chances à l’école, dès le primaire et jusqu’à l’université par un changement des contenus, pour diversifier les profils/débouchés/filières
- La seule façon de changer , c’est de répartir les flux financiers Grandes Ecoles/Universités par des diplômes communs, des enseignement communs, par une nécessaire imbrication des 2 systèmes sous le couvert du titre « Université de ville X ».
- La seule façon de changer, c’est aussi de savoir sélectionner, non pas pour évincer, mais pour orienter vers des filières respectables qui ne sont pas forcément intellectuelles (donc défendues par les profs - fond de commerce oblige) et qui ont besoin de talents.
Etre chef de chantier vaut autant -et rapporte plus- que d’être enseignant.
Pour casser la reproduction mécanique des castes, il faut changer le fond, la structure, les mécaniques de l’éducation nationale, puis, avec le temps, les mécaniques d’accès et d’évolution dans l’emploi.
Autrement dit, il faut rattrapper 40 ans d’excès et changer les règles du jeu pour qu’enfin « mixité sociale » ne soit pas un mot creux prononcé par des « bobos » en mal de sensations.
Qui osera le faire ?
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