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Commentaire de fishlord

sur EADS, entreprise au-delà du système


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fishlord (---.---.3.77) 16 juin 2006 12:11

Cette affaire illustre bien le copinage intégral qui existe dans ce milieu où l’on passe d’un ministère, à la direction d’une entreprise publique ou à celle d’une entreprisé privée, à un cabinet d’audit et à 50 commissions à la fois sans faire la preuve d’une seule fois d’un début de compétence réelle. Nous sommes en pleine kleptocratie.

Par contre, ce qui m’étonnera toujours, c’est la vitesse à laquelle certains tirent ici des conclusions totalement illégitimes. La SNCF est une entreprise publique et fonctionne très bien. Vivendi est une entreprise privée qui est devenue une vraie catastrophe. Beaucoup d’entre vous feignent encore de croire et veulent nous faire croire qu’il existe encore des différences de type de gestion entre entreprises publiques et privées, et que les premières sont du coup totalement discréditées pour gérer des pans de l’économie. Vous êtes risibles et pas crédibles. Les paradoxes de vos discours se voient comme un nez au milieu de la figure. D’ailleurs, les modalités de gestion des entreprises publiques (dont vous reconnaissez qu’elles ont été efficaces dans les années 60), se sont depuis énormément rapprochées de la gestion privée. Il n’y a pas toujours de quoi pavoiser. Le grandissime problème français, est cette interconnexion clan-public-privé d’une élite totalement protégée et de plus en plus incompétente : elle n’a plus besoin d’être compétente car elle possède l’incroyable parachute de pouvoir, à tour de rôle, passer du public au privé pour pouvoir se refaire une virginité, sans parler des piges que tout le monde fait dans des Comités de Surveillance divers dans chaque entreprise dont l’immanquable résultat est de n’être jamais au courant des transactions boursières qui ont eu lieu. Impossible de les écarter et de leur faire perdre crédit : on les recycle.

Bref, le pire système, c’est celui dans lequel on est. Je ne comprends donc toujours pas par quel incroyable tour de passe-passe d’une pauvre rhétorique on critique le système actuel en concluant que le pire système celui que proposerait le PS.

Je cite Mr Revelli concluant son commentaire sur EADS :

"Le refus des règles du libéralisme économique, au profit de l’état-patron, conduit nécessairement à de tels abus.

Il n’ y a pas pire capitalisme que le capitalisme monopoliste d’état que certains appellent encore socialisme."

Dieu sait qu’il m’en faut beaucoup pour aller défendre le PS ; mais là, vraiment, je rêve. On croirait que vous parlez de Gazprom (qui par ailleurs est une entreprise florissante, dû certes à une intervention étatique musclée mais c’est aussi cela la loi de la jungle que vous osez appeler « regles du libéralisme économique »). En fait, vous feignez encore de croire qu’il existe des règles que les Etats (ouh, les vilains !) devraient respecter. Tandis que ces même règles n’existent que virtuellement pour les grandes multinationales vu qu’elle ne les respectent pas et que personne ne leur fait faire. Bref, l’Etat est un acteur aussi légitime que les autres en matière économique et rien n’indique, à priori, qu’il soit moins compétent. C’est au cas par cas que les choses se jugent.

Donc, conclure sur EADS en disant : « Il n’ y a pas pire capitalisme que le capitalisme monopoliste d’état que certains appellent encore socialisme », c’est très drôle.

C’est de la novlangue. On décrit une situation ubuesque pour conclure qu’il n’y a pas pire situation que celle, virtuelle, qui existerait dans un autre contexte, c’est-à-dire : si le PS arrivait au pouvoir.

Autant vous dire que je trouve que c’est une rhétorique malhonnête.


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