Les textes des chansons de Diams ne sont pas plus débiles que, par exemple, la chansons du « zizi » de Pierre Perret que je trouve compètement débile. Tout cela est subjectif.
Pour des raisons historiques et sociologiques, la France profonde ne se confond plus avec la France rurale. La France profonde depuis les années 80 se trouve désormais dans « la Banlieue » ou l’espace urbain. Pour assurer sa suprématie, l’élite - bien pensante, condamnée par la marche d’un monde qui lui échappe, s’est donné comme objectif de survie, de pouvoir instrumentaliser les « sauvageons » (noirs, magrhébins et urbains) de Chevènement qu’ll a créés. Sarkozy a pour unique cohésion sociale un « nettoyage au karcher » de ces mêmes sauvageons. Ce qui permet d’éluder la vraie question de la demande sociale, pour une jeunesse déshéritée qui ne parvient même pas à se loger dans des campus décents lorsqu’elle a fait le choix d’un cheminement studieux.
Le Rap reflète la réalité de la vie de cette jeunesse des banlieues. Il est l’expression du malaise de cette jeunesse qui, dans le même temps, continue de se battre pour réaliser ses rêves. Le Rap est tout simplement leur exutoire.
Je suis maman de 4 enfants de 10, 15, 17 et 20 ans et nous vivons en banlieue. Je connais bien ces jeunes qui ont des goûts très divers en ce qui concerne le Rap. Diams, par exemple, plaît plutôt aux filles et les moins de treize ans ne comprennent pas grand chose aux paroles de ses chansons, ce qui les intéresse avant tout c’est de « rapper » dessus. Quant à ceux âgés de 14 ans et plus, et je pense à ma fille de 20 ans qui est en licence de Lettres à la Sorbonne, ils aiment les paroles des chansons de Diams qui reflètent leur réalité. Les textes de Diams sont parfois politiquement engagés, ils sont aussi un exutoire.
Je voudrais dire aussi, que les enfants de mon quartier âgés de 4 à 14 ans, dont je m’occupe au sein d’une association d’animation théatrale, aiment aussi apprendre, jouer et mimer les contes d’Andersen, les fables de La Fontaine etc... Ces enfants-là aiment Diams mais sont aussi capables de bien parler le français, de l’écrire correctement et de très bien jouer la pièce que nous avons mise en scène : « Les Habits Neufs de l’Empereur » d’Andersen. Il y a dans ces banlieues un potentiel humain extraordinaire que l’Education Nationale n’a pas vraiment mis en valeur.
Quant à enseigner Diams à des enfants de CM1, CM2, pourquoi pas ! Cela va déranger les esprits éclairés et bien-pensants, mais le Rap que vous le vouliez ou non fait désormais partie de la culture française au même titre que la musique classique.