La présence de l’Iran à cette réunion de l’OCS est à prendre avant tout pour ce qu’elle est : une publicité donnée au soutien de la Chine et de la Russie à l’Iran face aux menaces américaines.
Elle ne signifie pas que ces deux états soutiennent l’Iran dans sa volonté de disposer d’une arme nucléaire.
Les Russes ont dit et redit qu’ils ne veulent pas d’une bombe iranienne, qui les menacerait tout autant qu’elle menacerait Israël. C’est pourquoi ils se sont arc-boutés sur leur proposition d’enrichir l’uranium iranien en Russie. Je vois mal les chinois avoir une autre analyse.
L’OCS veut accroître sa visibilité internationale. Elle a été créée pour devenir à terme une organisation capable de tenir tête à l’OTAN, dont certains membres sont soupçonnés de favoriser « le terrorisme, l’extrémisme religieux et le séparatisme ».
Ce qui est plus étonnant, c’est la référence faite aux « propositions européennes » dont Ahmadinejad disait qu’il ne perdrait pas de temps à en prendre connaissance, préférant discuter directement avec leur auteur : l’administration Bush. Souhaitons que russes et chinois ne se lassent pas des crampes qu’ils attrapent à force de nous lancer des perches afin que l’Europe applique une politique étrangère majeure et responsable.
@ l’internaute : « Ce n’est pas demain que l’Iran aura un siège à l’OCS. »
Officiellement, non. Cependant, c’est bien à une alliance Pékin - Téhéran - Moscou que l’on est entrain d’assister.
@ l’auteur : je subodore également, dans les négociations de l’OCS, comme un arrière-goût de création d’une bourse au pétrole, basé sur un panel de devises. Pendant qu’avait lieu la réunion, Moscou lançait une bourse en rouble (avec 10 barils échangés le premier jour). Un signal clair.