Claude,
Voilà, voilà, nous y sommes. Le débat sur le Rap, nous conduit inévitablement au débat sur la banlieue et vous tombez en plein dans le mille. Henry Moreigne a entièrement raison dans son constat et ses analyses. Il y a une France, la vôtre, qui méprise l’autre France en refusant le genre musical de tout un pan de cette jeunesse, genre musical que vous trouvez bas de plafond. Ce qui ressort de vos propos c’est votre complexe de supériorité à l’égard de la jeunesse du Rap. Cette jeunesse des banlieues majoritairement issue de l’immigration à laquelle on dénie son art et qui subit les pires humiliations par l’autre France dite « classique ». Cette jeunesse des banlieues parce qu’elle ne se sent pas reconnue, finit par ne pas se reconnaître dans l’autre France dite « classique » ou de « souche ». Ce n’est pas avec des gens comme vous qu’on va réussir à combler l’immense fossé qui sépare la France des banlieues de la France dite « classique » car ce fossé existe bel et bien. Vous méconnaissez complètement cette France des banlieues, que vous ne ne voulez pas connaître et reconnaître. Cette jeunesse que vous traitez de déviante, ce qui est une insulte, du mépris caractérisé.
La situation dans notre pays entre les commmunautés commencera à s’améliorer quand la France dite « classique » aura reconnu la gravité de ses problèmes raciaux et pris des mesures efficaces pour favoriser l’ascension des minorités ethniques car l’ascenseur social est en panne chronique pour les minorités dans ce pays. Cette jeunesse a besoin de symboles et pas simplement dans le foot.
Le Rap est le mode d’expression musical favori de tout un pan de cette jeunesse issue de l’immigration que l’autre France dite « classique » ne reconnaît pas comme français à part entière. Pour connaître cette France du Rap, je vous invite à venir nous voir en banlieue à Mantes-la-Jolie un dimanche après-midi. Vous constaterez que la France qui Rap, n’est ni médiocre, ni déviante, que cette France de la diversité bouillonne de créativité.