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Commentaire de éric

sur EADS, entreprise au-delà du système


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éric (---.---.188.189) 18 juin 2006 11:19

Salarié et actionnaires, licenciés et ruinés :

Salariés capitalistes :

Le droit du travail lui-même a prévu ce type de possibilité (intéressement et participation) afin que les salariés puissent bénéficier de la croissance de l’entreprise qui les embauche (notons qu’il est préférable à mes yeux d’éviter de dire de « leur entreprise »). Ces dernières années ont vu se multiplier ce type d’hybridation de l’individu avec parfois des cas extrêmes tel celui de France Télécom. Cette entreprise a été privatisée, les anciens salariés au statut de droit public (100 000) devant cohabiter avec ceux de droit privé. L’ancien P.D.G devenu Ministre de l’économie depuis (M Thierry BRETON) est parvenu habilement à ménager la paix sociale dans une cure d’amaigrissement en transformant les salariés fonctionnaires en capitalistes grâce à un plan d’actionnariat très tentant. Une méthode plus efficace finalement pour nos dirigeants que la sempiternelle opposition public / privé. Toutes les entreprises ne sont pas parvenues à ce point, mais il n’empêche que cette méthode très au goût du jour cherche finalement à retirer toute velléité de combat aux salariés. En effet, s’ils négocient des hausses de salaires cela constituera un coût pour « leur » (cette fois ils en possèdent un…tout petit morceau) entreprise, dés lors c’est autant de profit en moins à distribuer. De même, est-il opportun de faire grève afin de faire pression sur les profits d’un jour si par la même occasion c’est le rendement de ses propres actions qui baisse ? Élargir les plans d’actionnariat c’est, pour l’entreprise, une arme redoutable d’efficacité pour gagner la paix sociale et pour le salarié ni plus ni moins que de vendre son âme au diable et abandonner par la même occasion son salut. Qu’adviendra t’il en effet du salarié qui aura abondé son plan d’épargne en action, qui aura transformé ses jours de R.T.T en monnaie le jour où, pour n’importe quelle raison l’entreprise va disparaître ? Ce salarié aura perdu et son emploi et ses « économies ». L’adage populaire qui enseigne qu’il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier prend ici tout son sens. C’est aussi une solution qui permet à l’entreprise de ne pas faire sortir d’argent de ses propres comptes. Ajoutons que derrière ce volet social se greffe un volet fiscal puisque ce type de placement est fiscalement intéressant pour l’entreprise. La théorie de la négociation du « gagnant-gagnant » sera peut-être avancée ici, elle n’est guère convaincante sur le long terme. Une autre idée a même été avancée : transformer les jours de R.T.T en jours qui se cumuleraient sur un compte épargne temps (décidément le temps c’est de l’argent). la technique est magnifique, elle permet à un salarié de travailler, mais de ne pas être payé, puisque ses heures sont inscrites au crédit d’un compte qui lui servira à partir en congé sabbatique ou en retraite plus tôt, voire même pour se former.


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