« son profil bombé de muridé ramassé sur lui-même avec un fil au bout, a imposé une image sans rivale : et du coup le mot « souris » a gagné un nouveau sens figuré, un précédent, très ancien, désignant le manchon de viande qui tient l’os nu d’un gigot. »
Merci Mr Villach pour cette perspective intéressante, voire jubilatoire. C’est donc sans surprise qu’on apprend en inspectant les articles que vous avez commis ici, la présence de bouquins en provenance des éditions du Rocher dans vos étagères...Mais peu importe : Voilà en tous cas de quoi compléter cette histoire de souris et de gigot.
A vrai dire, l’idée ne m’est pas venue par hasard. Ayant passé quelques années d’une vie antérieure à scotcher des électrodes sur des muscles divers et variés de sujet(te)s (humain(e)s, s’entend), et étant d’une insatiable curiosité, je m’étais à l’époque intéressé autant à l’étymologie du mot muscle, qu’aux signaux électromyographiques qui pouvaient sortir desdites électrodes...
Or donc : Une souris en latin, c’est sorex ou mus. Et le diminutif d’une souris en latin, c’est musculus :la petite souris. Mais musculus désigne aussi la coquille d’une moule, et le muscle, tous deux ayant en commun avec cette petite souris une forme oblongue. Musculus a donc donné en français mousle, puis moule (rien à voir avec un moule, qui lui se rattache plutôt à module, de modulus... une autre curiosité) et, plus directement : muscle. D’où, inévitablement, le gigot. L’évolution des mots est parfois particulièrement oecuménique.
En grec le mot désigne aussi une souris, et un muscle : On a donc myographie, examen descriptif du muscle. D’où électromyographie, étude du fonctionnement des muscles par l’enregistrement de leur activité électrique. Une référence potache prévient à toutes fins utiles que si myographie est l’examen descriptif du muscle, la dactylographie n’est pas l’examen du doigt.
Cette dernière affirmation me plonge dans des abîmes de perplexité... Mon côté suspicieux, sans doute.