le G.S.A.M. a toujours défendu une position claire : toutes les mesures qui peuvent réellement améliorer la sécurité de la population vis-à-vis des chiens, doivent être soutenues, pour autant qu’elles soient réalisables dans la pratique et non discriminantes. Dans ce contexte, le G.S.A.M. soutient toutes les propositions faites pour améliorer l’élevage et la garde des chiens de toutes races, ainsi que celles visant à sensibiliser et à responsabiliser les détenteurs. L’association est également favorable au repérage le plus précoce possible des chiens susceptibles de présenter un comportement dangereux et à la prise de mesures ciblées vis-à-vis de ceux-ci par le biais des offices vétérinaires compétents.
Mais sachant qu’aucun test ne permet de reconnaître une race d’une autre, il est simplement et purement impossible pour un vétérinaire de certifier qu’il s’agisse d’une race ou d’un croisement. De ce fait, une telle loi serait impossible à mettre en pratique.
Le problème réside principalement dans le fait que certaines races de chiens séduisent des jeunes en manque de faire-valoir ou le « milieu ». Mais ce ne sont pas les chiens qui ont la malchance de tomber entre les mains de tels propriétaires qui sont coupables, mais bien les déviances des maîtres et la non application des lois déjà au panel des cantons permettant l’enraiement du phénomène.
C’est pourquoi, je trouve personnellement plus sage de définir un cadre juridique et de contrôle adéquat plutôt que de s’en prendre arbitrairement à des chiens en particulier. De telles dispositions en vigueur dans d’autres pays ont eu pour conséquences un accroissement des croisements « sauvages » et volontaires entre les races d’une telle liste pour éviter de tomber sous le coup de la loi. L’exemple de la France, où la population des « chiens interdits » a doublé depuis l’entrée en vigueur de la loi Sarre en 1999, est édifiant.
D’autre part, tous les cynologues sont convaincus que l’interdiction de certaines races ou l’obligation de posséder un permis de détention ne garantissent pas qu’un drame comme celui d’Oberglatt ne puisse plus se reproduire. De plus, la libre circulation des touristes ou des vacanciers accompagnés de leurs chiens est également une réalité incontournable.
En ce début d’année 2006, on parle encore et toujours de listes de chiens potentiellement dangereux, aux vues de la psychose engendrée par des réaction sous l’émotion de bien des gens et personnes influentes en politique -ceci en lien avec la presse et ce qu’elle a fait du drame.-
Cela implique également que plus de 170 races reconnues par la Fédération Canine Internationale et la F.C.S. restent dans l’impunité vu qu’elles sont considérées comme inoffensives.
Il semble tout de même plus efficace de s’intéresser à la problématique du maître. En effet, il est étonnant qu’avec les lois déjà en vigueur et des services de police qui ont la possibilité de connaître les chiens et les maîtres à problèmes, de même que ceux impliqués dans des affaires pénales comme dans le cas du drame d’Oberglatt, une bonne prévention ne puisse être mise en place sans prendre des mesures arbitraires.
Plus précisément, pourquoi ne pas ajuster les lois existantes par des amendements plus en adéquation avec la société actuelle ? Par exemple :
Contrôle de l’élevage
1. Obligation d’annoncer une portée dans les 10 jours suivant la naissance, quel que soit
la race ou le croisement.
2. Suite à l’annonce, contrôle des portées par l’Office Vétérinaire Cantonal.
3. Sanctions sévères si l’annonce n’est pas faite.
4. Considérer comme éleveur toute personne détenteur d’une chienne qui a mis bas.
Pourquoi contrôler l’élevage ?
En Suisse, environ 25% des chiens seulement possèdent un pedigree. Ces chiens sont soumis à des règlements d’élevage émanant de la Société Cynologique Suisse Cette dernière a prescrit des contraintes strictes concernant l’élevage des chiens de race avec pedigree.
Mais 75% des chiens sont issus d’élevages sans contrôle. Le fait de contrôler ces élevages permettrait certainement de diminuer le nombre de portées de ce genre. Cela implique que chaque fois qu’une telle portée est déclarée, l’Office Vétérinaire Cantonal concerné doit contrôler et apprécier les conditions dans lesquelles les chiots grandiront.
Cette phase est particulièrement importante pour le bon équilibre des chiens et une insertion harmonieuse dans la société.
Il s’agit également de sanctionner les éleveurs, au sens large du terme, qui ne font pas de déclaration de naissance. Une sanction prise pour responsabiliser les naisseurs.
De plus, un tel contrôle va certainement diminuer le nombre de naissances de chiots sans pedigree sur le territoire helvétique.
Divagation des chiens
Les chiens doivent être tenus en laisse dans les zones urbaines et les zones d’habitation,
afin d’éviter toute divagation dans les zones précitées.
Chaque propriétaire est censé maîtriser son/ses chien(s). Il est inadmissible que des chiens puissent divaguer librement dans des zones d’habitation. En zone urbaine, l’astreinte à la conduite en laisse répond donc à cela. Un chien sans laisse dans un environnement aussi excitant que peut l’être une zone d’habitation échappera probablement à la vigilance de son maître. La laisse est donc un moyen efficace pour contrôler son animal.
Les propriétaires qui ne se soumettront pas à cette obligation devront être sanctionnés, ne serait-ce qu’à titre d’exemple.
Cours de socialisation
1. Tout nouveau propriétaire de chiot sera astreint à suivre des cours de socialisation auprès d’une structure reconnue par les Offices Vétérinaires Cantonaux.
2. Toute personne adoptant un chien auprès d’une Société Protectrice des Animaux suivra
des cours d’éducation, soit auprès de cette société si elle possède une structure d’éducation, soit auprès d’une structure qu’elle pourra recommander.
Les phases de socialisation d’un chien sont particulièrement importantes pour le bon développement mental du chien. Dès son plus jeune âge, le chien doit pouvoir faire face
aux nombreux stimuli qu’il rencontrera au cours de sa vie, que ce soit en regard des congénères ou des personnes. Cette socialisation doit se faire dans le cadre de structures reconnues par les Offices Vétérinaires Cantonaux,.
Restrictions concernant le propriétaire d’un chien
Ne pourront acquérir un chien :
1 . Tout mineur de moins de 18 ans (dès 16 ans avec dérogation)
2. Toute personne dont le casier judiciaire n’est pas vierge en raison de faits de proxénétisme, de trafic de drogue, de maltraitance ou de grande criminalité.
3. Toute personne ne possédant pas le discernement.
4. Toute personne sous tutelle, sous réserve d’une décision de l’autorité tutélaire.
Un âge minimal pour détenir un chien, comme celui de la majorité pour le permis de conduire, est certes un critère arbitraire, mais représente tout de même une base de réflexion.
Que certaines personnes, bien évidemment sous réserve d’un délai de prescription, soient interdites d’acquisition d’un chien permet d’empêcher des personnes impliquées dans certains milieux criminels de posséder un chien.
Nous estimons aussi qu’une personne ne pouvant s’assumer d’une manière autonome ne devrait pas avoir la responsabilité de détenir un chien ; cela sous réserve d’une décision de l’autorité tutélaire.
Obligation faite aux médecins et aux vétérinaires d’annoncer les morsures
Suite à chaque annonce, une enquête sera menée afin de déterminer les circonstances de la morsure. Elle servira de base pour prendre des mesures appropriées. Ces mesures pourront être les suivantes : cours d’éducation obligatoire, port de la muselière et, dans les cas extrêmes, euthanasie du chien si celui-ci est pathologiquement agressif. Relevons que chaque mesure devra être prise au cas par cas et dans une approche circonstanciée.
Une diminution des morsures passe par une prévention tant auprès des propriétaires qu’auprès des victimes.
Auprès des propriétaires, comme c’est déjà le cas dans le canton de Neuchâtel, les détenteurs de chien reçoivent une brochure leur indiquant leurs droits, obligations et responsabilités.
Auprès des victimes potentielles, au même titre que les enfants sont sensibilisés à la circulation routière et les adolescents à la sexualité, un programme de prévention des morsures est un moyen qui a démontré son efficacité pour diminuer le nombre d’accidents.
Importation de chiens
1. Toute importation ne peut se faire sans qu’une demande n’ait été déposée préalablement auprès de l’Office Vétérinaire Cantonal du lieu de domicile du futur acquéreur.
2. Le chien devra provenir d’un élevage produisant des chiens inscrits à un Livre des Origines.
3. L’adoption d’un chien à l’étranger ne pourra se faire qu’auprès d’une société de protection des animaux.
Si un contrôle de l’élevage en Suisse est exigé, il est également important de pouvoir contrôler l’importation des chiens.
La demande préalable est déjà demandée dans le canton de Genève, par exemple, pour l’importation de certaines races de chiens. Elle permet aux autorités compétentes de s’assurer que le futur acquéreur répondra aux exigences requises pour détenir un chien (âge, casier judiciaire, discernement, etc.).
Les éleveurs étrangers produisant des chiens inscrits à un Livre des Origines sont également astreints à des réglementations et à des contrôles d’élevage. Il est donc légitime de pouvoir importer des chiens provenant de tels élevages.
Exiger que les adoptions soient réalisées auprès d’un organisme de protection des animaux permet un contrôle de leur provenance.
Conclusion
Il est temps que les choses changent : cela fait plus de 4 ans que l’on parle du problème des chiens (et toujours pas des maîtres !) dans notre société.
Oser se promener avec son compagnon à quatre pattes semble criminel à une partie de la population. Une situation encouragée par des médias enclines à exagérer tout fait divers se rapportant à la gente canine et à privilégier le tirage et l’audience sans vraiment exposer les problèmes réels.
J’ai personnellement un chien d’une certaine taille. Il partage notre vie de famille. Mon fils de 2 ans a parfois des gestes imprévisibles, comme marcher sur les pattes du chien ou prendre ce dernier pour un cheval. Je ne suis pas sûr que la chose serait acceptée par tous les chiens, de petite taille ou non, considérés comme inoffensifs.
Aujourd’hui, pour un couple lambda, préserver une place acceptable au compagnon de toujours (un peu moins de 12 mille ans) qu’est un chien n’est pas chose facile. Mais la plupart des standards de races visent à une harmonisation et à un équilibre des races pour que les chiots puissent s’insérer dans notre vie contemporaine. Cela est appréciable.
Dans tous les cas, il semble aujourd’hui important de ne pas se focaliser sur la notion de morsure et la propension à mordre. Il est en revanche souhaitable que la législation à venir privilégie l’adéquation « maître-chien », l’environnement social et naturel du maître, l’interaction avec les autres membres de la famille et les spécificités de la vie actuelle.
10/07 17:58 - box
c est assez marant de voir ce que donne internet au niveau des débats..vu que c’est un (...)
10/05 16:25 - zouz
bon, alors moi je pense qu’il faut arreter de raconter des conneries ! Il ne faut pas (...)
27/07 12:39 - alameda
Alors, personne à rien à foutre de personne.....Vous peut-être n’avez rien à foutre de (...)
27/07 12:26 - alameda
Vous trouvez ma reflexion bete...Neamoins, la loi intervient beaucoup sur la route alors (...)
11/07 08:37 - matt_0013
Vu votre réflexion alors interdisons la voiture (grand nombre de tué et encore plus (...)
07/07 12:40 - Benoit
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