Mais j’ai rien demandé du tout ! La télé et les medias se sont construits sans que je leur apporte un quelconque appui. C’est justement l’illusion qu’on cherche à nous faire avaler : puisque plein de gens y ont accès, c’est qu’ils l’ont demandé. Dans le même ordre d’idées, il y a l’Euro, qui a été proprement imposé, avec l’alibi de Maaastricht, et qu’on nous a présenté comme une demande du peuple, et même comme un désir du peuple (« les Français aiment l’euro », etc.).
Et aussi, dans le même genre : puisque plein de gens parlent de Sarkozy, c’est qu’ils aiment Sarkozy. Eh non, c’est parce que Sarkozy est partout, on ne peut pas aller pisser sans qu’il apparaisse dans un recoin, bientôt, il va falloir des protections, pourquoi pas un anti-spam. Fatal qu’il soit devenu un objet de contemplation, qui s’offre avec acharnement à se faire désirer. Objet de désir, c’est autre chose.
On ne peut distinguer l’homme de l’idée qu’il porte, oui, je suis bien d’accord avec toi. Mais ici, le problème pour moi, c’est que quand j’écoute l’homme, je vois un type assez sympa certainement, mais je n’entends qu’un brouhaha d’idées confuses et contradictoires, au service d’une exigence interne de séduction. On n’est plus dans le politique, on est dans la pub.
De même cet acharnement à « faire », à « changer les choses » (lesquelles ?), à « lutter », cette volonté démiurgique de vouloir à toute force plier le réel à son action tous azimuths, sont pour moi hautement discutables. Il serait très intéressant d’isoler dans le discours sarkozien ce qui est « à changer » et ce qui n’apparaît pas, à savoir ce qu’on ne peut censément pas changer.
Par exemple, dans le fameux slogan imbécile : « liberté de pouvoir travailler plus pour gagner plus », il n’apparaît pas (et donc il paraît impossible, car non dit) qu’on puisse gagner plus pour la même quantité de travail, donc qu’on puisse augmenter les salaires. Quand on met en perspective ce slogan face au cercle des amis de Sarkozy (les « grands patrons du CAC40 »), cette impossibilité a l’air tout de même très marquée, au moins socialement. L’emploi du mot « liberté » dans ce cadre est tout à fait discutable (liberté de choisir le plat du jour, décidé par quelqu’un d’autre). Que l’homme soit séducteur ou pas.
Au passage, je retiens ton idée de distribuer les programmes dans les supermarchés, encore que je croie que dans les mairies, ce serait mieux. Les campagnes coûteraient moins cher.
Merci de tes réponses, j’espère qu’on ne dévie pas trop du sujet, qui est bien : « comment Sakozy dit les choses ».