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Commentaire de tiptop

sur Sur les terres du Front national, la thématique de la repentance


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tiptop (---.---.181.147) 2 avril 2007 19:47

Je crois rêver quand j’entends Le pen, Elisabeth Badinter, Sarkozy et d’autres catéchistes républicains parler d’abus de « repentance ». Au passage je rappellerai que repentance est un terme qui appartient à la sphère religieuse et impropre dans le champ politique. Ne vaut-il pas mieux parler de « reconnaissance historique », de « mémoires » au pluriel ? Au demeurant, où sont ceux qui réclament une quelconque repentance ? Se repentir n’a pas de sens. On est les héritiers d’une mémoire collective par essence ambivalente, donc avec sa part sombre, et nous n’avons pas à nous excuser des crimes de nos ancêtres. Maintenant faut-il occulter les faits coloniaux comme cela a été fait à l’école depuis les années 60 ? Car il faut bien le rappeler (je suis enseignant et dans ce domaine je sais de quoi je parle) on est passé de la glorification de l’entreprise coloniale (voir les manuels des manuels des années 30,40 et 50) au déni de ces faits. Cela perdure aujourd’hui. Lisez les programmes d’histoire de l’éducation nationale : la colonisation est certes évoquée mais ne constitue pas un sujet d’études sauf dans certaines filières de terminale, et encore cela n’est étudié qu’à travers l’émergence des pays du tiers-monde et non pas comme une histoire nationale. Mauvaise conscience ? Certes, mais maintenant que le tabou est tombé, que les mémoires se réveillent (on l’a vu récemment avec la torture en Algérie) nos catéchistes républicains crient à l’auto flagellation ! Nos élites connaissent bien cette période mais qu’en est-il du citoyen Lambda ? Beaucoup pensent encore qu’ils nous sont redevables de leur avoir apporter la civilisation. A trop cacher une partie de notre histoire cela devait nous exploser à la figure. C’est ce qui s’est passé au sens propre avec la crise des banlieues ou le mal-être identitaire de certains nos enfants d’ex-colonisés s’est exprimée de façon violente.

La honte d’être Français est la face cachée de la fierté nationale. Les deux sont indissociables. Cela n’a pas de sens pour moi. On n’a pas à se sentir fier ou honteux de son pays. On est Français, point. L’identité nationale est ce qu’elle est, on est le produit de la société dans lesquels on vit. Il est vain de chercher à ré enchanter le monde, nous sommes condamner à le réinventer pour pouvoir tout simplement y vivre ensemble.


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