Hallucinants, sont les commentaires épidermiques que suscitent cet article, au demeurant très mesuré et tout à fait pertinent.
Hallucinant de voir comme chacun semble se sentir remis en cause personnellement, ou dans sa propre chair, lorsque l’on évoque certains faits historiques « désagréables » auxquels la France a peu ou prou participé.
« Repentance » : ce mot même n’a aucun sens dans le contexte historique. seul un individu peut se repentir de ce qu’il a lui-même commis. on ne peut pas plus se repentir de ce qu’a commis un Laval que se glorifier pour l’attitude d’un Jean Moulin.
Il ne s’agit pas de repentance, il s’agit de regarder l’Histoire en face, simplement.
Et regarder l’Histoire de la France en face, mettre au jour ses heures les plus sombres, ne remet en rien en cause l’amour qu’on peut avoir pour son pays :
Les allemands regardent en face le nazisme et aiment l’Allemagne. Les américains ferment pudiquement les yeux sur la quasi extermination des indiens et aiment l’Amérique. Je pense que l’amour des allemands pour leur pays est plus sain que celui des américains.
C’est que l’Histoire nous grandit, parce qu’elle nous enseigne quelquechose et ce faisant nous en apprend sur nous-mêmes et nous guide.
« Repentance » est le mot qu’emploie ceux qui préfèrent fermer les yeux et ne s’approprier que la part de gloire. Ils emploient ce mot pour justifier leur reniement d’une part de l’Histoire, comme si elle allait les salir.
Mais c’est se salir que de n’oser la regarder et l’enseigner à ses enfants. Et cela est bien mal aimer la France.
Il ne s’agit pas de se repentir, il s’agit de dire et de jamais cesser de dire. Dire pour devenir. Savoir d’où l’on vient pour déterminer où l’on va.
On n’a toujours tort de ne pas rendre justice à l’Histoire, car se faisant on nie une part importante de chacun.
Ce que j’aime en la France n’est pas ce fantasme d’elle-même, mais sa réalité et toute sa réalité. Soumettre l’Histoire de la france à cette sorte d’opération de chirurgie esthétique visant à en estomper les défauts est une aberration qui conduirait à terme à créer une France difforme.
Pour ma part, je ne souhaite pas d’une France qui aurait l’allure d’un Michael Jackson !... Je la préfère quant elle s’assume.