CherM. Reboul, Merci pour votre commentaire et les différents points que vous mentionnez. Quelques remarques de ma part :
1. permettez moi de ne pas partager votre point de vue très « conservateur » comme quoi les dirigeants « sont ce qu’ils sont ». En démocratie l’intelligence vient aux politiques via la pression de l’opinion publique, de leurs partis, de leurs conseillers. En attendant les élections, il y a donc une grande marge de manoeuvre.
2. Merci de vos conseils, mais il n’y a nulle hargne dans mes propos. Simplement un constat exaspéré sur leur incapacité à régler les problèmes européens doublée d’une volonté de cacher ce fait aux gens en essayant de s’inventer de faux défis et de fausses victoires. En la matière, si on peut les excuser de n’être que ce qu’ils sont ; il n’y a aucune excuse à leurs tentatives de tromper le public sur les vrais enjeux européens. Si cela ne vous gêne pas, tant mieux pour vous. Mais nous sommes nombreux à trouver cela innaceptable.
3. En vingt ans, de l’adoption d’Erasmus à Newropeans, je n’ai pas l’habitude de rêver sans me préoccuper que ces espoirs aient des retombées concrètes pour les Européens. Et en matière de changement institutionnel, j’ai justement fait l’expérience du contraire de ce que vous dites. Les institutions ne sont rien d’autres que des organisations (de petites tailles qui plus est pour l’UE) et on peut les faire changer, à condition de pouvoir exercer une pression forte. En démocratie, la baguette magique est un mélange de conviction, de mobilisation et de bonnes connaissances des mécanismes. Donc, contrairement à votre vision encore une fois très conservatrice, le changement est possible. et beaucoup plus rapidement que le système voudrait le laisser croire. Regardez les 20 dernières années de l’histoire européenne, et contemplez les « impossibilités » de changement qui se sont évanouies brutalement.
4. Pout la Constitution, soyez un peu sérieux, les Allemands n’ont rien ratifié du tout. Faites un tour en Allemagne et parlez avec les gens, vous savez, ceux qui in fine en démocratie, élisent les dirigeants, et vous verrez ce qu’ils vous diront de la « ratification allemande ». Dans un pays où toutes les analyses montrent qu’un référendum aurait donné un Non gagnant au moins aussi fort qu’en France, le Bundestag a ratifié à 95%. Cherchez l’erreur ! Les Allemands l’ont trouvé : leur classe politique nationale n’est plus démocratiquement fiable sur les questions européennes. Et d’ailleurs les résultats de la dernière élection ont illustré cette nouvelle méfiance des électeurs. Bien entendu, d’autres, généralement à Bruxelles ou dans nos douillets ministères ou nos partis nationaux ou mouvements européens morts-vivants, estiment que « l’erreur, c’est le peuple ! ». libre à vous de penser ce qu’il vous plaît. Mais gardez à l’esprit que les opinions publiques sont entrées dans le jeu européen pour ne plus en sortir. Tous ceux qui négligeront ce fait n’auront plus le moindre impact sur l’avenir de la construction européenne. Et ceci n’est pas une supposition, mais une affirmation.
Pour conclure, après 20 ans d’action trans-européenne sans interruption, un refus complet d’accepter des propositions d’entrer en politique nationale et la création/direction d’organisations européennes sans niveau national, permettez moi de vous dire que je trouve pleine d’humour l’accusation d’être « franco-français » ! En tant que Président de Newropeans, mouvement politique trans-européen sans niveau national, mes « électeurs » viennent de toute l’UE, pas de France en particulier.
En tout cas, si vous croyez encore que le débat européen actuel et à venir se situe autour de l’opposition entre thèses nationalistes et thèses européennes, vous allez très vite être surpris. Seules nos élites croient encore à cette vision des choses, et ce afin d’éviter de contempler une réponse qui les remet en cause fondamentalement : les gens ne leur font plus confiance sur l’Europe. Et ces mêmes gens attendent une vision d’avenir européenne que ces élites politiques nationales et technocratiques européennes sont tout simplement structurellement incapables de leur offrir. Le grand conflit politique européen des années à venir est entre d’une part, ceux qui vont défendre une Europe fermée, euro-nationaliste, anti tout ce qui n’est pas Européen et donc anti-démocratique ; et ceux qui veulent une Europe démocratisée, ouverte sur le monde et capable d’introduire au niveau international ses méthodes innovantes de relations entre Etats/peuples. D’ici 3 ans, tout le débat européen se résumera à cet affrontement. Avec Newropeans nous avons pris la décision de structurer le camp de l’Europe démocratisée et ouverte sur le monde car si nous ne le faisons pas, vu notre passé unique en matière trans-européenne, personne d’autre ne pourra le faire. On est désormais sur un terrain politique continental avec 500 millions d’acteurs. Alors, la susceptibilité du groupuscule de dirigeants européens et les analyses franco-françaises sur la raison de la défaite du Oui n’ont pour nous, au sens fort, aucune importance.
J’espère ne pas avoir été trop direct. Mais je crois qu’il faut désormais « appeler un chat européen un chat de gouttière » pour éviter de se tromper sur la réalité des enjeux et des dirigeants.
Cordialement
Franck Biancheri
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