La crise de la famille ne peut être comprise indépendemment de celle de la société remodelée par les « valeurs » individualistes, laxistes, antisociales et communautaristes des sociétés ’libérales’.
Cela dit le fait que vous vous référiez au propos de maires du 9/3, comme certains disent, donne une autre portée à la question.
S’agissant des familles immigrées, d’origine récente ou moins récente, et le fait qu’elles aient telle ou telle nationalité n’y change rien, le politiquement correct dominant dans le discours politique comme dans les sciences humaines et sociales, a complètement évacué toute perspective anthropologique.
Or il est clair que dans les sociétés africaines, du Nord comme du Sud du Sahara, les pratiques éducatives sont très éloignées de celles des pays industrialisés.
La natalité est totalement incontrôlée, les valeurs patriarcales sont encores très fortes (respect de « l’ancien », la prise en charge est largement le fait du groupe ou de la famille élargie (le régime de la famille nucléaire n’existe pas traditionnellement), en bref les enfants ne s’élèvent pas « à la maison » mais très largement dans la rue, et pas avec « papa et maman » mais avec l’ensemble du groupe familial et des ainés.
Evidemment, transposé en milieu urbain, cela donne les résultats catastrophes que l’on connait.
Curieusement, alors que l’on parle souvent à propos de ces familles des « grands frères », personne ne se pose la question « et le père » ?
Quand le rôle du père est à ce point ignoré, comment serait-il possible que la Loi soit signifiée ?
Comment ne pas voir enfin qu’accepter d’établir une corresponsabilité « grands frères »-mère, se substituant au couple père-mère, c’est institutionaliser symboliquement un inceste ?
Alors comment sigifier et transmettre la Loi des humains dans ces conditions ?